Les patronymes : Au printemps les noms fleurissent

Par Alain Kaminski

Ca y est, les beaux jours arrivent et avec eux les escapades nature yiddishistes avec nos amis les Apelbaum ou Epelbaum (le pommier), Berenbaum ou Birnbaum ou même Barenboim (le poirier), Flamenbaum ou Floymenbaum (le prunier), Kierszenbaum (le cerisier), Nussbaum ou Nissenbaum (le noisetier), Kestenbaum (le châtaignier), Tenenbaum (le pin). En levant la tête, j’admire les branches (Zwejg), les feuilles (Blatt) et les couleurs (Farb). Avec les branches des rosiers (Rozenszweig), les feuilles du pommier (Apelblatt), les branches du poirier (souvent Birencwejg), les couleurs du ciel (Himmelfarb), le plaisir est bien là.
Un oiseau (Fogel) file vers la vallée (Thal), celle des fleurs peut-être (Blumenthal) puis revient vers la forêt (Wald), parfois bien verte (Grunwald) ou file vers la montagne (Berg) celle d’argent (Zilberberg) ou d’or (Goldenberg) peut-être blanche (Weissberg) ou se pose-t-il dans un champ (Field) un champ de maïs sans doute (Kornfeld).
Mais pourquoi ces familles nous livrent-elles parfois des noms d’arbres surprenants comme Teitelbaum (le dattier) ou Mandelbaum (l’amandier) ou Feigelbaum (le figuier) ? Personnellement, je n’ai pas vu beaucoup de figuiers à Cracovie ni d’amandiers à la sortie de Varsovie et encore moins de palmiers sur les bords de la Vistule.
Et si ces fruits faisaient référence à la Bible ?

Publié dans Actualité Juive n°1598 du 6 mai 2021