Patronymes : Ils ont joliment composé

Par Alain Kaminski

Ce sont des raisons diverses et variées qui nous offrent parfois des noms composés. Un petit tour d’horizon peut s’avérer nécessaire. Certaines personnes voulaient sans doute éviter l’extinction d’un patronyme en usage depuis longtemps dans leur famille. Ainsi, on a pu observer des Bloch-Lainé, des Bloch-Morhange, des Levy-Lang, des Levi-Strauss, des Stauss-Kahn. On a pu retrouver cette pratique assez fréquente au siècle dernier dans ce que d’aucuns appellent « les grandes familles » ou les « vieilles familles françaises juives » et certains noms composés auraient, paraît-il, favorisé une ascension sociale ou professionnelle, voire une assimilation.
Plus près de nous, mon ami Jean-Pierre Pierre-Bloch (z’l) n’avait rien demandé, il portait tout simplement le nom déjà tricoté de son père Jean Pierre-Bloch, grande figure de la Résistance, mais admettait que cela faisait beaucoup de Jean-Pierre quand même.
Plus près de nous encore, les Cohen nous offrent un festival magnifique de noms composés sans avoir été modifiés en nous rappelant des lieux ou des références hébraïques. Ainsi, les Cohen-Scali évoquent la Sicile, les Cohen-Tanoudji ou Cohen-Tenoudji pour Tanger, Cohen-Zardi pour la Cerdagne, Cohen-Hadria de l’hébreu heder, la classe où l’on apprenait l’hébreu, Cohen-Boulakia de la ville d’Egypte Bulâq. Sans oublier les Cohen-Solal bien ensoleillés et les Cohen-Salmon, un nom de roi et bien d’autres encore.
Mon clin d’œil ira bien entendu pour l’adorable Isabelle Cohen-Jonathan, très appréciée dans sa Communauté juive de Levallois-Perret.

Publié dans Actualité Juive n°1621