Les patronymes : Le peuple de Beethoven et de Goethe

Par Alain Kaminski

On se demande souvent comment le peuple de Beethoven et de Goethe avait-il pu réserver aux juifs un sort si funeste à celles et ceux qui avaient pour patronymes les noms des plus belles villes d’Allemagne.
De Berlin avec les Berliner à Dantzig avec les Dantziger, de Hambourg avec les Hamburger, et aussi Ulm avec les Ulmo, Oulman, Ulmer. De la ville de Heilbronn en Bade-Wurtemberg dérivent les noms Halbronn, Halperin, Helbronner, Halpern et bien d’autres. Le très talentueux Serge Gainsbourg, d’origine russe, nous rappelle cependant Ginsburg en Bavière d’où les Ginsburger ou Günsburg.
Les Frankforter nous rappellent Frankfort, les Lipsky, pourtant très courants en Pologne, la ville allemande de Leipzig très fréquentée par les juifs d’Europe centrale pour ses fameuses foires.
Les Koln ou Kelner rappellent Cologne, les Mintz ou Mintzer ou Minc la belle Mayence, les Kleiber, Kliber ou la ville de Clèves, les Warburg la ville du même nom en Rhénanie-Westphalie, les Wormser ou Wurmser, la ville de Worms.
Aussi la ville de Spire en Rhénanie-Palatinat, Speyer en allemand, qui nous a donné tant de Shapiro, Sapir, Spire.
Une grande interrogation pour Alfred Dreyfus car il y a deux écoles qui s’affrontent au sujet de l’origine de son patronyme. Dreyfus signifie littéralement « trois pieds ». Mais on peut également retrouver le nom de la ville de Trèves, le capitaine était originaire de Mulhouse à quelques 300 kms de Trèves. Mais Trèves et Dreyfus n’ayant pas de véritable lien phonique, j’opterai plutôt pour la version «trois pieds», l’homme qui marchait avec une canne, l’aspect physique était très fréquent lors de l’attribution des patronymes jadis.

Publié dans Actualité Juive