Portrait : Charles Penica (1933-2022)

Par son épouse et sa fille, avec le concours d’Alain Kaminski

Charles Penica

Charles Penica était un homme pour qui les qualificatifs seront toujours insuffisants ou introuvables pour évoquer sa douceur, sa bonté.
Né en en 1933 à Paris de Golda Moselman et de Moïshé Pszenica, originaires de Varsovie, Charles vivait avant la guerre chez ses parents avec ses quatre soeurs Ryna, Charlotte, Suzanne et Raymonde.
La famille était cachée pendant la guerre à Crozan dans la Creuse.
A la libération, la famille retrouvera le logement parisien de la rue de Flandre, et Moïshé reprit son atelier de confection, des manteaux plus précisément, rue Archereau dans le XIXème arrondissement.
Ryna deviendra Bercovici, Charlotte sera Biedak, Suzanne restera célibataire et Raymonde sera Madame Groman.
En 1947, les Pszenica, littéralement du blé en polonais, devenus Penica emménageront rue des Petites-Ecuries dans le Xème Arrondissement de Paris, Charles y restera jusqu’en 1960, l’année où il rencontrera Régine Nadelwais, l’amour de sa vie, qu’il épousera en 1963. Ils emménageront alors rue du Château-d’Eau où ils coulèrent des jours heureux et ce n’est qu’en 1971 qu’ils quittèrent la région parisienne avec leurs deux enfants, un garçon puis une fille pour s’installer à Bruay-en-Artois où ils créèrent une entreprise de textile, la Sté Ré-Anne, dénommée ainsi avec la première syllabe des prénoms des enfants.

Régine et Charles Penica, vacances en Toscane, 1962

L’entreprise était très prospère, elle allait fournir de nombreux emplois dans la région Nord-Pas-de-Calais. Ce n’est qu’en l’an 2000 qu’ils regagnèrent la région parisienne pour s’installer à Courbevoie.
Charles était un homme merveilleux et ceux qui l’ont bien connu se souviennent avant tout de cette voix si douce, de ce charme que d’aucuns auraient pu jalouser de Paris à Courbevoie en passant par le Pas-de-Calais.

Mariage de Charles et Régine Penica, 1963

Charles était un homme réservé, une disposition de sa nature qui faisait son élégance.
Sa douceur faisait aussi le régal de ses enfants et surtout de ses petits-enfants avec lesquels il jouait comme un gamin de leur âge jusqu’à laisser ses trois petites-filles lui poser du vernis sur les ongles.
Un compagnon de jeu pour sa descendance mais un compagnon de vie pour son épouse pour qui son départ est un déchirement.

Régine et Charles Penica en 2015

Charles Penica a vu sa santé se fragiliser avec les années, elle devint difficile au point que le Covid ne lui laissa aucune chance un 21 février 2022, son coeur ne résista pas, lui l’homme de coeur s’en est allé, laissant ses proches dans une douleur profonde et son épouse sur un sol qui ne cesse de se dérober.
Il était 15h30 ce jeudi 24 février quand Charles fut accompagné à sa dernière demeure au cimetière parisien de Bagneux par ses proches et tous ceux qui l’aimaient tant. Un propos de ses petites-filles et de son fils lui disait au revoir sous un rayon de soleil mais à l’issue des obsèques, quelques gouttes tombaient.
Sans doute le ciel pleurait, lui aussi.