Gaz à tous les étages

Il y a quelques semaines, je disais à des amis que le mouvement de ces gilets jaunes qui hurlent avec des loups assoiffés d’antisémitisme allait mal finir.

Ils ne me croyaient pas, et pourtant.

Je leur disais qu’à chaque carrefour, à chaque rond-point, on éructait que « le président » était élu pour les riches mais que sur les pancartes il se mouvait lentement mais sûrement en président élu par la finance c’est-à-dire….par les juifs.

Ils ne me croyaient pas, et pourtant.

Je leur disais qu’il y avait en ce moment une extrême droite et une ultragauche foncièrement antisémites dans chaque groupe de manifestants comme il y a du gaz à tous les étages.

Ils me répondirent que les gilets jaunes se chargeaient d’éliminer les racistes et les antisémites voire que ces derniers s’excluraient d’eux-mêmes du mouvement. Bah voyons !

Je ne les croyais pas et en même temps.

Ce qui devait arriver est bel et bien arrivé, les slogans antisémites ont fleuri sur les ronds-points, sur les vitrines, dans les rues, partout.

On sait ce que les inégalités ont généré en 1929 et comment cela s’est terminé, mais nos politiciens sont-ils assez vigilants pour ne pas que ça recommence. On a quand même l’impression qu’ils s’en moquent… jupitèrement.

L’agression d’une vieille dame juive dans le métro n’a dérangé personne, pas même la RATP,

visiblement.

Il n’est plus supportable d’assister à l’insupportable et de constater que notre pays sanctionne les délits par un rappel à la loi, c’est-à-dire gare à vous la prochaine fois.

Cette impunité qui laisse en liberté les voyous professionnels et les délinquants occasionnels est une honte. Une interpellation ou une garde à vue devient un simple contrôle d’identité prolongé.

L’extrême gauche se gargarise et surfe sur ce qui pourrait la favoriser électoralement et à n’importe quel prix, au prix d’un rouge brun qu’elle ne compte pas céder ou brader tellement ces couleurs lui semblent indémodables.

En même temps, un Ministre de l’Intérieur, pas seul puisque toujours flanqué d’un Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Intérieur et comprenne qui voudra, appelle à la responsabilité de chacun. Mais tout le monde se marre en entendant cela.

Et pourtant. Je reste profondément attaché à la démocratie, à nos institutions, à notre République et je ne suis pas partisan d’un dégagisme. Mais je suis très favorable à un « déménagisme » car il est temps que ce gouvernement déménage pour revenir gouverner sur une autre planète qui s’appelle la planète Terre. On y trouve des beaux pays comme la France, une culture magnifique comme la nôtre, des institutions comme la justice ou d’autres comme la police qui est là pour garantir notre sécurité et elle le fait autant que faire se peut.

Mais si nos gouvernants ne déménagent pas rapidement pour revenir sur terre, ils pourraient bien écrire une page d’Histoire où 2019 rimerait avec 1929.

Alain KAMINSKI