Billet : Quatre ans plus tard

Par Alain Kaminski

Il n’était jugé que quatre plus tard pour incitation à la haine raciale, on pourrait dire à la justice… peut mieux faire. Le Ministère public avait requis six mois de prison avec sursis pour cet imam de Toulouse qui citait dans un prêche bien choisi un hadith, recueil qui apporte les détails sur la façon de faire des actes islamiques, lequel concluait « il y a un juif derrière moi, viens et tue-le ».
Pour de tels propos, diffusés bien entendu sur les réseaux sociaux, ledit imam vient d’être relaxé. Le tribunal s’en est expliqué en déclarant ne pas trouver dans ces termes une volonté de provoquer la haine ou la discrimination. Et d’ajouter que les propos ont été tenus imprudemment sans aucune volonté de discriminer.
La défense de l’imam a salué l’indépendance d’esprit d’un tribunal qui a résisté « à une tentative inédite de voir criminaliser le commentaire parfaitement licite d’un hadith ». On va finir par se demander si, dans ce genre de procès, ce ne sont pas les parties civiles qui commettent un délit. Bien entendu, ce prêche était en langue arabe mais la vidéo avait permis aux traducteurs assermentés d’apporter la preuve de l’incitation à la haine. L’imam, détaché en France par le Ministère algérien des Affaires religieuses qui par ailleurs le rémunère, avait déjà fait l’objet d’un signalement par le préfet de Haute-Garonne. Il pourra désormais continuer en toute impunité à tenir ses discours de haine puisque, si la loi ne le lui permet pas, la Justice, elle, le lui permet. Comprenne qui voudra. Le maire de Toulouse s’est timidement interrogé mais pas de vagues, il ne faut pas offusquer son électorat. Très prochainement on n’en parlera plus et c’est bien connu des antisémites et de ceux qui pensent que l’antisémitisme ça n’empêche pas de dormir, on ne commente pas une décision de justice.
Cette petite phrase est devenue à la mode chez nos politiques et dans les médias, on ne commente pas une décision de justice.
Zola doit se retourner dans sa tombe.