Les patronymes : On les aime et on les adore quand on découvre leur histoire
Par Alain Kaminski
Les Lascar n’ont rien à voir avec le terme péjoratif qui désigne un petit malin. Avec leurs dérivés, Lachkar, Laskar, Alascar, ils signifient blond en arabe. Ce patronyme qui fut celui de la grand-mère maternelle de mon épouse, nous vient d’Algérie, de la région de Tlemcen plus précisément et fut très répandu dans les métiers de la viande et du cuir, chez les bouchers et les peaussiers. Quand vous entendrez quelqu’un jurer pour un oui ou pour un non sur la tombe du Rav de Tlemcen, demandez-lui s’il n’est pas un Lascar.
En Europe de l’Est, beaucoup de juifs portaient des noms d’agrumes, de fruits comme les Apelbaum (le pommier) ou Berenbaum (le poirier) pour les plus connus. Moins nombreux étaient ceux qui étaient des « citrons ». La forme slave Cytrin me rappelle la très sympathique famille roannaise Cytron bien connue dans la région. Mais n’oublions pas notre monument télévisuel natif de Saint-Pétersbourg, « big Léon » pour les anciens, c’était bien sûr Léon Zitrone.
Toujours dans les agrumes, un juif néerlandais qui était au XIXème siècle un marchand d’agrumes choisit pour patronyme le surnom dont l’affublaient ses collègues et ses clients, «l’homme-citron».
Sa famille émigra en France et la famille conserva sur plusieurs générations le même nom qui signifie donc citron en néerlandais. Ingénieur polytechnicien, pionnier de l’industrie automobile, vous avez sûrement entendu parler d’un certain… André Citroën.
Publié dans le n° 1612 du 16 septembre 2021 d’Actualité juive.