Les patronymes : Leur patronyme est aussi leur patrimoine
Par Alain Kaminski
Moïse a donné au fils de Noun le prénom de Josué, en hébreu « Yehoshoua ». Josué était donc Yehoshoua Ben Noun. La descendance des Ben Noun, en passant par l’Espagne, devint les Banon au Maroc. Aujourd’hui, c’est le rav Lévi Banon du Beth Loubavitch, fils du rav David Banon de Montréal, qui officie à Casablanca.
C’est dans ce même Maroc que l’on rencontre des patronymes évocateurs comme Tenoudji dont l’origine est Tanger, El Fassy qui rappelle Fès ou Déry, Dray ou Eddery dont l’origine est la vallée du Draa. Aussi des Zrihen de Zerhoun, près de Meknès, également des Zagury, venus autrefois de Zagora, dans le sud marocain. Mais ce sont ces villes d’Espagne qui nous offrent les Toledano en nous faisant rêver de Tolède, les Marciano qui nous rappellent Murcie, les Lancri de Lancara. Mon préféré reste, bien sûr, Barchilon qui fleure bon la belle Barcelone. Joseph Barchilon, décédé en 1910, était à T anger architecte naval et ses très sérieux travaux sur les multicoques lui ont valu, au pays de l’Invincible Armada, une des plus prestigieuses décorations espagnoles, l’ordre du Mérite naval. Fils du rabbi Isaac Bar chilon Sette, il s’installera, plus tard, sur la colline d’Anfa, à Casablanca, dans ce quartier cossu aux splendides demeur es et à la vue imprenable.
Paru dans Actualité juive n°1595 le 15 avril 2021