Les patronymes : Les “tunes” ne sont pas oubliés
Par Alain Kaminski
J’ai promis à mes très chers amis tunisiens qu’on ne les confondrait plus.
Il y a les Saban ou Sabban, les Seban ou Sebban, ils rappellent le métier de savonnier, la fabrication du savon ou son commerce.
Mais il y a les Sitbon, Setbon ou Scetbon, de l’arabe chitboun qui signifie bûcheron, c’est donc le métier du bois, là aussi ce nom pouvait être attribué par la suite aux professionnels du bois sans être limités aux coupeurs de tronc d’arbres.
Mais alors, quid des plus rares Sebon ? Eh bien Sebon nous vient tout simplement d’ailleurs, du côté de Remchi, anciennement Montagnac, près de Tlemcen en Algérie et Sebon n’est qu’une forme francisée de Sebaoun. C’est d’ailleurs sur un acte de mariage du 4 février 1920 de Remchi, département d’Oran, que l’on retrouve un David Sebon et son ascendance les Sebaoun dont le patronyme nous viendrait de l’arabe Usbûna, nom donné à la ville de Lisbonne par les Arabes lors de la conquête de la ville. Les Sebaoun nous viendraient donc de l’Inquisition du Portugal.
Mais revenons à mes amis tunisiens pour leur confirmer que Berrebi ou Berribi est une déformation de Benrebbi qui signifie bien fils du rabbin et non, comme le trilitère pourrait le rappeler par sa phonétique, le mot «berbère».
Enfin mon clin d’œil ira pour le magnifique Journo qui peut faire penser à une époustouflante faute d’orthographe. Mais il ne s’agit que de la traduction de Yom Tov pour un bon jour, une naissance par exemple, et Journo nous vient tout simplement de l’italien… Buon Giorno.