Portrait : Selma Berenbaum (1914-2007)
Par ses fils Michel Brand et Serge Berenbaum
Selma Berenbaum naquit Redlinger le 30 septembre 1914 à Kottinburg près de Vienne en Autriche. Son père Adolphe Redlinger était comptable de profession puis s’engagea en politique, sa mère était Elsa Treibitch. Selma avait deux soeurs et un frère, Leopold, qui sera plus tard un grand résistant en Slovaquie. Il sera déporté à Mauthausen et regagnera l’Autriche après la guerre.
Avec l’arrivée d’Hitler en Autriche et surtout la nuit de Cristal de novembre 1938, Selma, qui sentit que des évènements graves allaient perdurer, quitta alors seule son pays pour la France, à l’âge de 24 ans, malgré l’interdiction de ses parents. A Paris, elle fera la connaissance d’un photographe et brocanteur Szyja Brand, né en 1909 à Sielce en Pologne, avec qui elle aura un fils prénommé Michel, né le 1er mai 1942. Il ne connaîtra jamais son père, celui-ci, pris dans une rafle, fut arrêté et déporté, il ne reviendra jamais.
Les parents de Selma furent déportés d’Autriche, une sœur partira à Londres et l’autre survivra à l’enfer d’Auschwitz. Elles retourneront toutes les deux à Vienne après la guerre et fonderont un foyer.
Pendant la guerre, Selma restera à Paris, travaillera dans un restaurant Place du Tertre, elle fut sauvée par son patronyme très germanique, Redlinger.
A la fin de la guerre, Selma qui deviendra pour ses proches Suzanne rencontre Yehouda, un rescapé d’Auschwitz qui avait perdu sa femme et ses deux fils de 6 ans et 8 ans en déportation. Selma, épousera Yehouda Berenbaum, elle donnera naissance à Serge le 7 décembre 1950. Avec son mari, devenu Jean Berenbaum, elle travaillera et auront une entreprise commerciale de textile dans le quartier du Sentier, leurs fils Michel et Serge leur succèderont.
Jean quittera ce monde à Paris le 9 septembre 1977, entouré des siens.
Selma sera choyée par ses enfants et ses cinq petits-enfants. Elle nous quittera le 7 juillet 2007 au Vésinet à l’âge de 93 ans et rejoindra son époux dans la sépulture familiale au cimetière parisien de Bagneux.
Selma était très attachée aux Amis Israélites de France. Son fils Michel qui en fut le Président dans les années 70, allait insuffler une nouvelle dynamique grâce à l’implication d’une nouvelle génération autour de lui, la Société mutualiste dite Les Amis israélites de France, bientôt centenaire, lui doit ce renouveau et ses membres lui restent très proches.
Selma était une femme aussi douce que sa voix, aussi gentille comme son sourire pouvait le dévoiler, une femme pour qui l’affection reçue des uns et des autres ne manquait jamais.
Elle était un amour marqué par la générosité comme le rappellent ses fils qui ont hérité de sa gentillesse, de son honnêteté, de sa sincérité.