Les patronymes : Au nom du père et du fils !
Par Alain Kaminski
Comment pouvais-je évoquer chez les séfarades le père, Abou, et ne pas aborder rapidement Ben le fils. Seulement, ces derniers sont en nombre considérable et mon attention sera pour les moins nombreux si tant est qu’ils le soient vraiment. Les Benveniste, très fréquents chez nos coreligionnaires d’origine grecque ou turque signifient les bienvenus dans la linguistique proche de l’espagnol ou du catalan.
Attar en arabe le marchand d’épices, Benattar ou Benatar est donc le fils d’icelui. Le fils de la joie est Bensasson, du bonheur Bensimha, comme nous rappelle le refrain des mariages et des bar-mitzvot, kol sasson vé kol simha. Et le fils de l’ancien, zaquen en hébreu, est Benzaquen mais plus souvent Benzaken. Certaines régions d’Afrique du Nord ou certaines tribus ont apporté leur «ben» avec les Benguigui des Ghighias ou Benamozegh, le fils du berbère.
Bien entendu, la Bible avec ses prophètes, ses rois, ses personnages dont les noms sonnent doux comme des prières, nous offre ses fils, les Benchaya pour Isaïe, les Benchimol pour Samuel, Benroubine pour Reuven, Benzekri pour Zacharie, Ben David, Bensimon, Benamram, ou Benbaron qui est en réalité le fils d’Aaron. Mon clin d’œil ira pour mon ami Robert Benbassat, d’origine turque, mais dont l’origine patronymique mérite explication. Elle semble toutefois résulter d’une simple inversion de consonnes, l’état-civil n’avait jamais mis quiconque à l’abri d’une surprise. Les Benbassat eurent été alors des Bensabbat, le fils du samedi, et cela nous indiquerait que ce nom aurait pu célébrer une naissance survenue durant le chabbat.