Ils ne sont plus crédibles…
Les gilets jaunes, les foulards rouges, le peuple est devenu marchand de couleurs.
Ces gilets jaunes avaient commencé par faire la fête, barbecue ou brasero à charbon de bois sur les ronds-points, buvettes aménagées bref, on finit par se demander si nombre de ces manifestants n’avaient pas trouvé un moyen de tuer l’ennui du week-end, de mettre un terme aux samedis devant la télé, et puis chouette on va monter à Paris. Certains n’avaient pas hésité à dire qu’ils attendaient le samedi pour se retrouver et se faire de nouveaux amis.
Mais quels amis ? Ceux qui faisaient montre de racisme, d’antisémitisme, d’homophobie ? Ne pas les exclure immédiatement des ronds-points avec leurs pancartes aux inscriptions nauséabondes, c’était les accepter, s’en rendre complice.
Ils ne sont vraiment plus crédibles car incapables de dialoguer sereinement, infichus d’ouvrir les yeux quand ils sont infiltrés par des voyous casseurs, inaptes à mettre en place un porte-parolat pour afficher un semblant de structure démocratique.
Pis, ceux-là mêmes qui voulaient les représenter ont été menacés, vilipendés et exclus à commencer bien sûr par celles et ceux qui avaient pour ambition première dès la naissance du mouvement de faire de la politique. C’est vrai que c’était tentant avec un scrutin à la proportionnelle où le premier quidam venu, dévoré d’ambition et placé gagnant, peut se retrouver sur un autre rond-point à Bruxelles avec une situation matérielle rêvée et une carte de visite remplie recto verso.
Mais ils ne sont plus crédibles car le grand débat public ne semble pas les concerner même si celui-ci s’avère n’être qu’un cautère sur une jambe de bois.
Ils voulaient le dialogue, ils le refusent.
Il appartenait aux gilets jaunes de faire un pas de côté, de se regarder devant un miroir pour s’apercevoir qu’ils allaient devenir chacun d’entre eux leur pire ennemi.
Force est de l’admettre puisque l’opinion publique ne les suit plus et les rangent désormais dans les rangs de la France insoumise ou du Rassemblement national, c’est-à-dire blanc bonnet ou bonnet blanc.
Laissons aux élus de la République le soin de donner la parole aux Français avec les outils de nos institutions car l’Histoire nous rappelle que le respect de la démocratie est seul garant de nos libertés. Un gouvernement est en place, laissons-le travailler quitte à revenir sur ses erreurs et bien souvent la perspective des urnes est là pour les lui rappeler.
Cependant, nul ne disconviendra que ces élus ont du pain sur la planche avant que celle-ci ne soit parfaitement burinée.
Enfin, espérons que l’ordre public soit en passe d’être rétabli, puissent nos gouvernants s’inspirer de notre sagesse juive qui dit « Misérable est la ville dont le médecin est podagre et le chirurgien borgne »
Alain Kaminski