Les patronymes : Abraham, Isaac et Jacob font leur grand retour
Par Alain Kaminski
De père en fils avec ceux qui nous sont si chers, Abraham, Isaac et Jacob.
Abraham, de av le père et am le peuple, la nation ainsi le père de la nation. On retrouvera cette signification chez les Avrane, les Brami ou Abrahami, les Avroum, les Abramowicz façon polonaise, Abramovitch façon russe, Abramovici façon roumaine, Abramovicius façon lituanienne, Abramovis façon lettonne, il y en aura pour tous les pays.
Isaac lui nous propose des dérivés bien plus inattendus. Littéralement « il rit » en hébreu, il tient son nom de sa mère Sarah, stérile, qui rigolait bien quand on lui avait prédit la naissance d’un fils malgré sa stérilité. Alors le bambin fut nommé isth’ak, il rira ! Puis on aura au fil des siècles des Itzik, des Aysyk, et bien sûr des Izakson, Isacovitch etc.
Jacob lui tient son nom de l’hébreu hehekev qui signifie le talon. C’est en effet par le talon qu’il tenait son frère jumeau Esaü à leur naissance. Ses dérivés sont nombreux. Avec le suffixe désignant le fils, on aura des Jacobson et des Jakubowicz, des Iancu chez les Roumains, des Yankel et Jankelevitch en Pologne et en Russie et de l’autre côté de la Méditerranée avec un diminutif berbère des Waknin, des Aknin, des Ouaknine et même un Anconina quoiqu’une autre interprétation nous propose pour ce dernier la ville italienne d’Ancône.
Abram, Isaac et Jacob sont aussi des prénoms on ne peut plus fréquents et qui reviennent en force avec les nouvelles générations. C’en est peut-être fini, qui sait, avec les Jacques à la place des Jacob et des Yankel, des Alain à la place des Aysik, des Albert à la place d’Abraham, on redonne le prénom de ses aïeux.
N’est-ce pas le plus bel hommage qu’on pouvait leur rendre ?