Musique : Les Beatles, tracé d’une décennie prodigieuse
Par Dany Sebon
Amoureux et inconditionnel des Beatles, je vous invite pour trois évènements majeurs liés à l’actualité de ce début décembre, trois événements artistiques en concordance avec le quatuor anglais qui, soixante ans après leurs débuts, défrayent encore la chronique.
Retraçons une partie de la carrière de ce fabuleux groupe en évoquant un parcours et une œuvre que l’on peut définir pour ses dix premières années d’existence comme une « décennie prodigieuse ».
Le premier évènement fut la parution d’un très beau livre de souvenirs de Paul McCartney nommé Paroles et Souvenirs de 1956 à aujourd’hui, dans lequel il explique une très grande partie des chansons écrites en collaboration avec Lennon.
Paul n’a pas voulu laisser de testament mais a souhaité que ses admirateurs écoutent ses chansons qui sont à son sens plus symboliques et révélatrices de tout ce qu’il avait pu dire ou écrire hors contexte.
Le second évènement, et non des moindres, étant la sortie d’un documentaire sur le groupe et qui fut retrouvé par l’immense réalisateur américain Martin Scorcese, grand fan des Beatles et des Rolling Stones par ailleurs. Ce document filmé passant actuellement sur la chaîne Disney, a déjà été visionné dès sa diffusion par 17 millions de téléspectateurs.
Le troisième événement est le concert live qu’a donné Paul McCartney, jeune homme de 82 ans, en ce début décembre à Paris, et pour avoir assisté il y a sept ans à sa dernière prestation en France, je puis vous dire que cela restera pour moi un souvenir impérissable gravé dans ma vie de mélomane.
Cependant, tout semble avoir été dit et raconté maintes et maintes fois à propos du parcours exceptionnel des Beatles et pour ne pas en ajouter davantage et apporter de l’eau à un moulin déjà inondé depuis longtemps d’anecdotes sur la célèbre formation d’outre-Manche.
C’est néanmoins ce que je vais m’escrimer à faire, de façon subjective bien sûr, pour celles et ceux impatients d’en savoir davantage sur ce groupe fondamental qui, au cours de ces dix années auront marqué d’une pierre blanche un édifice musical jalonné de chansons toutes plus réussies les unes que les autres.
Pour ce qui ressort du fameux document inédit, le prestigieux réalisateur a déniché des pellicules inédites datant de 1964 et relatant les premiers pas des ” quatre de Liverpool ” sur le sol américain.
Déjà cette initiative du grand réalisateur fut particulièrement passionnante, puis il y eut la parution de ce livre explicitant les textes des chansons écrites par McCartney.
Tout cela a suscité un grand désir en moi, celui d’évoquer cette période bénie des dieux durant laquelle ces quatre jeunes anglais ont révolutionné le monde de la musique.
Les Beatles, c’est incontestablement un édifice monumental et je reste persuadé que pour ces quatre musiciens, les étoiles furent en osmose durant cette décénie, ils furent effectivement bénis des dieux de la création, et le duo que formait McCartney avec Lennon donnait naissance à de merveilleuses pépites musicales d’une grande qualité et d’une valeur inestimable.
Ces quatre garçons dans le vent, ils furent ainsi surnommés ainsi par certains journalistes mais en réalité ce ne fut qu’une traduction française approximative d’un de leurs films A hard days night, aussi ces quatre-là auront réinventé la musique populaire qui pour le coup fut rebaptisée pop musique, laquelle prendra de fait une tournure largement opposée aux canons de la variété diffusée, voire imposée sur les radios anglo-saxonnes.
Ces quatre musiciens furent touchés par la grâce au cours de ce que l’on pourrait appeler, et nul n’en disconviendra « la décennie prodigieuse » démarrant en 1960 pour se terminer quelque part en 1970.
Ainsi, pour relayer Scorcese, on ne peut que s’émerveiller une fois de plus entre autres qualités inhérentes au quatuor, de la richesse mélodique issue des compositions des Beatles en général, mais principalement de la qualité de composition fabuleuse et sortant de l’ordinaire du tandem Lennon-McCartney qui a produit tant et tant de chefs-d’œuvres.
La profonde complicité des ces deux créateurs hors normes fut fondamentale dans la réussite des Fab Four (ainsi qu’ils furent parfois surnommés).
Ce binôme unique en son genre fut rarement égalé, et l’on ne peut être qu’admiratif de cet immense talent émanant des deux musiciens au destin croisé, qui étaient probablement nés pour se rencontrer un jour, il n’’y a aucun doute là dessus.
La musique des Quatre de Liverpool restera universelle, elle a touché les jeunes et les moins jeunes, cette musique n’a pas d’âge, les compositions de ces musiciens auront marqué tous les publics, leur inspiration fut d’un éclectisme total allant de la chanson la plus facile à fredonner aux réalisations ultra sophistiquées et le phénoménal John Lennon avec son alter ego Paul McCartney eurent l’immense talent de leur donner vie. N’oublions pas de mentionner celui qui était surnommé le cinquième Beatle en la personne de leur producteur, George Martin, très souvent associé à la production extrêmement élaborée de plusieurs albums du groupe.
Puis nous avons été les auditeurs et les spectateurs d’une œuvre colossale étalée sur ces dix années délirantes que ma génération a eu le bonheur de connaître et ces quatre là ont quelque part fait partie de nos familles.
Nous avons écouté les Beatles et les réécoutons soixante ans plus tard avec autant de ferveur et de bonheur, qu’à leur genèse, cette musique fut intemporelle, je reste persuadé que l’on peut et doit qualifier l’œuvre des musiciens comme étant les « classiques du futur ».
En cela les ” générations d’après ” écouteront les Beatles comme nous écoutons de nos jours Jean Sebastien Bach, et par conséquent on peut scander « The Beatles for ever » et je conclurai ce propos par un de leur titre fétiche, quoiqu’il advienne « All You Need Is Love ».