Musique : Rolling Stones, ils nous ont donné entière SATISFACTION

Par Dany Sebon

Après avoir évoqué les Beatles, je voulais désormais vous faire part de ma vision d’un groupe mythique que certains considéraient comme la formation étant le pendant des Fab four, ou à tout le moins leurs concurrents directs à l’époque bénie des Sixties.
Les Rolling Stones ont la particularité d’être un des seuls groupes vivants, rescapés dans tous les sens du terme, des années soixante dans le domaine de la pop musique, et de surcroît toujours sur scène.
Pourtant, au début de leur carrière, les Stones traversèrent une rude épreuve avec la disparition d’une icône de la musique, Brian Jones, qui fut à l’origine du groupe. Ce merveilleux multi-instrumentiste laissera un vide incommensurable après son départ.
Sa collaboration avec le groupe durera de 1962 à 1969. Ce talentueux et emblématique musicien fut donc à l’origine du célèbre groupe aux cotés de Mick Jagger et Keith Richards, eux aussi présents dès la création du combo jusqu’à présent.
Brian Jones apporta énormément aux Rolling Stones qui lui doivent une fière chandelle car une grande partie de leurs succès provenait de la qualité majeure de ce musicien dont l’image et le talent de compositeur resteront gravés dans les annales de la musique populaire.
Il mourut malheureusement au bout de sept années d’existence de la formation, laquelle se remit difficilement de sa perte. L’illustre guitariste Mick Taylor lui succéda jusqu’en 1974.
Puis en 1975 un célèbre bluesman de l’époque de John Mayall leur murmura le nom d’un bon guitariste, Ron Wood, transfuge des Faces et de Jeff Beck Group, Ron Wood, qui lui aussi figure de nos jours dans les rangs du groupe, il était de plus un grand ami et un complice de Keith Richards.
Après bien des vicissitudes et des changements de musiciens, la formation anglaise issue de l’ère Rock’n’roll tient encore le devant de la scène. Ils enregistrent des albums et donnent des concerts qui après tant d’années attirent toujours une foule immense.
Ils n’ont pas raccroché les gants, et après plus d’un demi-siècle d’existence, ils se maintiennent en haut de l’affiche et restent un modèle pour les nouveaux musiciens arrivant dans l’univers du rock.
Ce groupe a aussi pour singularité d’être appelé Les Stones, sous forme d’antonomase, c’est-à-dire en raccourcissant leur patronyme de manière à créer une marque de fabrique, en quelque sorte en partant d’un nom propre et en le transformant en nom commun.

Le logo indissociable du groupe

Les Stones eurent pour point commun avec Les Beatles d’avoir en leur sein deux compositeurs de génie. En effet, le duo Jagger & Richards a composé un nombre incalculable de chansons, à l’instar des Beatles. Et certaines de celles-ci, tout comme celles des Beatles, sont devenues des tubes planétaires.
Retracer l’historique de ce groupe emblématique que sont les Rolling Stones m’amène toutefois à constater un parallèle entre eux et leurs homologues, les deux groupes étant originaires de la perfide Albion avec pour dénominateur commun celui d’avoir débuté quasiment en même temps.
Il semble impossible de parler des Stones sans désigner son leader incontestable, le charismatique Mick Jagger, cet éternel adolescent sur qui les années n’ont pas de prise. Cet artiste incontournable donne une dimension extraordinaire aux prestations scéniques du groupe qui, grâce à lui, déborde d’énergie.
Il est secondé par son complice de toujours Keith Richards avec qui il composa un répertoire magique d’une grande richesse depuis soixante ans déjà.

Their Satanic Majesties Request, sixième album des Rolling Stones

Parmi les emblématiques compositions de Jagger et Richards, il semble évident d’en retenir quelques unes ayant profondément influencé et touché toute une génération. C’est donc à mon sens Angie, Ruby Tuesday et forcément le tube parmi les tubes Satisfaction qui auront le plus marqué les esprits.
Et l’on peut imaginer un autre parallèle entre les Beatles et les Stones, il se situe bien dans l’élaboration de deux albums enregistrés dans un esprit similaire et figurant dans la discographie des « quatre de Liverpool » et des « pierres qui roulent ».
Pour les premiers il s’agit sans aucun doute d’une de leur plus grande œuvre Sergent Peppers Lonely Hearts Club Band, enregistrée en 1967. Elle fut l’apogée de leur création, leur pièce maîtresse en quelque sorte.
Pour la petite histoire, cet album fut le premier disque de l’histoire de la pop musique sur lequel figuraient les paroles inscrites au dos de la pochette, cela fut bien sûr largement repris par la suite par d’autres musiciens.
Concernant les seconds, leur maison de disques Decca leur suggéra la mème année de composer un album se voulant l’équivalent de l’album mythique des Beatles et qui vit le jour sous le nom de Their Satanic Majesties Request.
Ce disque constitue une période charnière pour les Stones car cette création atypique ne leur ressemblait guère et paraissait anachronique dans leur discographie.
A l’intérieur de ces deux œuvres, on pourra entendre ce qui se fit de mieux en terme de compostions novatrices et avant-gardistes. Les pochettes des deux albums étaient constituées de photos et d’images symboliques définissant le style assez conceptuel recherché par leurs auteurs. 
Elles furent aussi qualifiées de psychédéliques. Mais si on les nomma ainsi, et c’était sans doute dû à la réputation infondée qui les aura précédées, en réalité cela n’était qu’une mauvaise interprétation de ces albums.
C’était l’arbre qui cachait la forêt. Ces deux opus conçus avec une esthétique différente ne furent que le reflet d’une époque, certes révolue, mais néanmoins extrêmement vivace aujourd’hui. Ils sont encore et toujours présents dans le cœur des fans des deux groupes comme ils le furent au siècle précédent. 
Au Panthéon de ces deux emblèmes britanniques que représentent ces deux formations, on se doit de mentionner, mais de manière subjective, ces deux albums fondamentaux qui furent les pierres angulaires de leur carrière respective.
En ce sens et pour l’ensemble de leur répertoire, et contrairement au texte de leur chanson phare dans laquelle Jagger chante « I can get no », les Stones nous donnèrent plus qu’une entière SATISFACTION.