Les patronymes : Nous n’avons pas le monopole du Z

Par Alain Kaminski

Nombreux sont mes amis séfarades qui me disent qu’il n’y a que des Z dans les noms polonais. Je leur dois cet éclairage qui nous vient de l’autre côté de la Méditerranée.
Les Zeitoun ou Zitoun ou Zeitouni, l’olive en arabe ou Zemmour, l’olive en berbère. Zagdoun ou Zaghdoun, du village de Zaghdûn près de Figuig à la frontière algéro-marocaine. Et encore Zvouloun ou Zebouloun voire Zebulon, un des fils de Jacob.
Zerbib ou Zorgbibe nous vient de l’arabe azghab, petit. Zerhat ou Zerate parfois Aouizerate nous vient de la tribu des Alouad Zerat du côté de Marrakech. Les Znati ou Zenaty ou Znaty d’une ethnie berbère les znata, Zermati ou Zelmati de la tribu des zelamta et les Zelassi ou Zlassi des zlâss en Tunisie. Les Zouari parfois Jouari nous viennent des zouara à l’ouest de Tripoli.
Et parfois avec deux Z comme les Zanzouri de la ville de Zanzûr près de Tripoli. Certains de mes amis vont jusqu’à dire, et ils ne sont pas gênés, qu’il y a même chez les Polonais des Z et des K dans le même patronyme. Mais parmi ces chers amis il y a mon ami Philippe Zarka, le bleu en arabe, et Zaken le vieux, l’ancien en hébreu. Et même Zekri qui nous rappelle le prophète Zacharie. Sans oublier Ktorza de l’espagnol catorce qui signifie quatorze, curieux patronyme aux dires de certains. Des Z et des K, il y en a partout mais je reconnais qu’ils sont bien plus fréquents en Europe de l’Est. Au XVIIème siècle, originaire de Palestine, Abraham ben David Yitzhaki fut grand rabbin de Jérusalem, et auteur d’une grande œuvre, la Descendance d’Abraham. Au XIVème siècle, originaire d’Espagne et installé en Italie, Yossef ben Yehouda Zarka fut l’auteur d’une grammaire de la langue hébraïque.