Patronymes : Le côté animal
Par Alain Kaminski
Je m’interroge encore à savoir si les juifs avaient été chasseurs autrefois en Pologne, dans ce pays dont près la moitié de la superficie est boisée, composée de forêts, de terres où l’on chasse. C’est très curieux parce que j’ai bien connu Hinda Kuropatwa et mon défunt père me disait qu’en polonais cela signifiait une perdrix. Aussi un certain Haïm Baźant, vous prononcerez bajante bien entendu, cela signifie un faisan.
Je n’ai jamais compris pourquoi des juifs en Pologne avaient pour patronyme Kaczka, un canard, on prononce katchka, yiddishisé en katchké, de même que Gęś, une oie en polonais et façon yiddish gantz. Je pense également à madame Rose Wachtel, en yiddish une caille.
Autre patronyme très répandu dans le quartier juif de Varsovie, Golub qui rappelle le polonais gołąb, le pigeon ou la colombe, et que vous prononcerez gowamb bien entendu. Les Golub ont leur équivalent en yiddish avec le très répandu Taube, toybé et même Turkeltaub, la tourterelle. Par ailleurs, il y avait une très gentille Fella Rudzik à Menton, c’est en polonais un merle.
Alors étaient-ils tous chasseurs ? Sans doute pouvaient-ils être à l’origine des commerçants spécialisés dans le commerce du gibier. Soit, pour le gibier à plumes mais alors quid du gibier à poils ? Le cerf, je pense à Suzanne Yeleń, en polonais on prononcera jelen, mais Hirsch pour le côté germanique et Cerf ou Serf en Alsace-Lorraine, symbole de la tribu de Naphtali, Wolf le loup, pour la tribu de Benjamin, Leyb le lion pour Yehouda ou encore Schlang le serpent pour celle de Dan, ces animaux nous rappellent que les douze tribus d’Israël ont laissé derrière elles ces patronymes.
Alors n’imaginons pas forcément nos aïeux avec le fusil sur l’épaule et la gibecière en bandoulière quand même.


