Patronymes : Méli-Mélo, pêle-mêle ? Que nenni !
Par Alain Kaminski
Les yiddishistes connaissent bien « mel » qui indique la farine, d’où nos Melman avec l’homme en suffixe. Souvent mel devient mil avec de si nombreux Miller lequel signifie le meunier que les Allemands appellent Müller. On aura des Miller dans toute l’Europe de l’Est, des Russes, des Polonais, des Tchèques, des Lettons, des Lituaniens, des Millers à Riga et des Mileris à Vilnius. Et même à Budapest alors que les Hongrois font toujours dans le très différent avec leur langue ni germanique, ni slave, ni latine mais l’accent magyar leur fera dire miiilllè. On ne confondra pas avec Mol ou Moler, le peintre en bâtiment en yiddish et Malarz en polonais. D’ailleurs mon défunt ami Charles Mularz me rappelait qu’il était en polonais un maçon. Mal est souvent Malc qui se dit Maltz, nos yiddishistes reconnaîtront le malt et ceux qui en faisaient commerce étaient des Melcer. Grande ressemblance mais rien à voir avec les patronymes de nombreuses familles juives, surtout en Israël, qui portent le patronyme Malach qui signifie un ange, un messager en hébreu. Nos amis de Rueil-Malmaison, j’en connais personnellement, reçoivent souvent les gosses de Kyriat-Malachi, la ville jumelée qui signifie ville angélique. Toujours débutant par Mal, des juifs étaient affublés du patronyme Mały, vous prononcerez mawé bien entendu, et qui signifie petit en polonais.
C’était bien plus fréquent que Duży, grand, avec un point sur le z et, je ne vous apprendrai rien et de vous-même vous prononcerez doujé.
Avec les américains Henry Miller le romancier, Glenn Miller le musicien et Arthur Miller le dramaturge pour ne citer qu’eux, ces « meuniers » sont très présents un peu partout.


