Musique : Ces films qui ont bercé notre existence

Ecrit par Dany Sebon

Il est hors de question pour moi d’évoquer tous les films dont l’énorme succès de la musique accompagnant le film a dépassé et de loin les grandes qualités de l’œuvre en question.
J’évoquerai principalement les films européens et américains, ce choix est évidemment subjectif, il n’engage que votre serviteur. C’est une appréciation totalement personnelle et inhérente à mes goûts, de ce fait il est fort possible qu’il y ait des manquants à l’appel.
Il faut bien comprendre que dans la plupart des films que je me dois d’évoquer la musique proposée dans ces œuvres dépasse souvent les qualités du film, je considère d’ailleurs qu’une bande originale, peut se sentir quelque part comme un des acteurs principaux du film voire un des piliers de ces longs métrages.
La liste des films et des compositeurs qui suit ne sera de donc pas exhaustive, et je peux rappeler d’emblée par le célèbre film de Claude Lelouch, Un homme et une femme qui marqua d’une pierre blanche le cinéma hexagonal et mondial.
Le triomphe qu’a connu la musique signée Francis Lai  restera à ce jour inégalée. Le refrain entêtant « Chabada bada » chanté par Nicole Croisille et Pierre Barouh sera gravé dans les annales de la musique contemporaine. Le mème Francis Lai composa d’ailleurs la majorité des bandes son des films de Lelouch.

Ces belles années soixante donnèrent d’ailleurs naissance à la comédie musicale à la française avec Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, dont la partition fut signée par Michel Legrand. On doit aussi à ce grand compositeur plusieurs autres films dans le même esprit, Les Demoiselles de Rochefort ou Peau d’âne (entre autres) films mythiques du réalisateur.
La nouvelle vague issue des mêmes années vit émerger en France un musicien très prolifique en la personne de Georges Delerue qui composa la musique de près de cent vingt films. Il composa pour tous ces longs métrages la partition de Tirez sur le pianiste, La nuit américaine et Jules et Jim de François Truffaut, film dans lequel Jeanne Moreau interprétait  la chanson intemporelle Le tourbillon de la vie.
Delerue écrivit  aussi la musique d’Hiroshima mon amour d’Alain Resnais ou Cent mille dollars au soleil, et Les Morfalous qui firent la gloire d’Henri Verneuil avec comme vedette masculine Jean Paul Belmondo.
N’oublions pas la carrière internationale du musicien qui écrivit la musique du Conformiste de Bernardo Bertolucci ou celle de Platoon, Oliver Stone.
En France il y eut aussi Maurice Jarre qui composa, entre autres, les musiques de Docteur Jivago, dont la chanson Un jour Lara fit le tour du monde et bien sûr celle  de Lawrence d’Arabie.
Un film français connut un succès énorme aussi, il s’agit du Grand bleu de Luc Besson dont la musique très aquatique fut composée par Eric Serra.
Puis arriva un musicien autodidacte franco-grec, Vangelis, qui signera aussi de fabuleuses musiques pour les films 1492, Christophe Colomb, de Ridley Scott, L’apocalypse des animaux de Frédéric Rossif ainsi que celle de  Blade Runner toujours de Ridley Scott ainsi que des Chariots de feu de Hugh Hudson.

Le musicien français tout aussi autodidacte et assez discret qu’était François de Roubaix signa lui aussi de nombreuses musiques pour les films Le Samouraï, Les Aventuriers ou Le vieux fusil
Je ne peux citer tous ces grands musiciens sans parler de Vladimir Cosma dont les partitions de Rabbi Jacob de Gérard Oury, du Grand Blond d’Yves Robert, de La Boum de Claude Pinoteau ou de l’As des As aussi de Gérard Oury restent inoubliables.
Du côté italien, il est impossible de ne pas rendre hommage à l’immense Ennio Morricone dont la musique à elle seule donna vie aux chefs d’œuvres du réalisateur Sergio Leone qui remit le western appelé de façon péjorative « spaghetti » au goût du jour. Ces créations mythiques que furent Le bon, la brute et le truand ou Et pour quelques dollars de plus ou bien Il était une fois dans l’Ouest resteront gravées dans la légende du 7ème art.
Le musicien Nino Rotta fut très représentatif du cinéma transalpin avec les classiques que furent La Dolce vita de Fellini, ou La Strada du même réalisateur et Rota en écrivit tant d’autres. Francis Ford Coppola fit appel à lui pour écrire la musique du grand film américain Le Parrain.

L’Allemagne ne fut pas en reste car un de leurs plus beaux fleurons Hans Zimmer participa aux centaines de bandes originales telles que Interstellar, Inception de Christopher Nolan ou bien de Gladiator de Ridley Scott.
Quant à Jerry Goldsmith, il créa les musiques des Gremlins, China Town ou Rambo, tout comme son compatriote John Williams qui composa les musiques de Star Wars, Indiana Jones ou Harry Potter, Les dents de la mer ou Jurassic Park.

Je terminerai cette petite histoire des musiques de films par l’un des plus grands compositeurs du cinéma américain qui aura été sans conteste Bernard Herrmann qui collabora avec les plus grands réalisateurs comme Alfred Hitchcock dans Psychose, Orson Welles avec Citizen Kane ou Martin Scorcese avec Taxi Driver.
Voilà donc un panel des fabuleux créateurs de génie qui ont accompagné les plus grandes œuvres cinématographiques de ces soixante dernières années, et si j’en ai oublié, cela pourra faire l’objet d’un deuxième épisode avant le générique et le clap de fin.