Longue vie au journal Actualité Juive
J’apprends avec tristesse que notre hebdomadaire Actualité Juive traverse une crise, que sa santé semble difficile.
Un journal dont la vie est en danger, c’est d’une tristesse infinie surtout quand celui-ci préserve son indépendance à la faveur d’une neutralité politique, d’une ligne éditoriale respectable, quand celui-ci soutient l’Etat d’Israël à la faveur d’une véritable information, sauvegarde la Mémoire à la faveur de témoignages poignants.
Un journal dont la vie est en danger, cela me rappelle les moments où je me rendais avec mon regretté père rue du Grand-Prieuré à Paris dans les locaux du journal yiddish Unzer Wort à l’appel de son ami Jacques Cypel pour sauver le dernier quotidien yiddish à Paris.
Je vivais alors des moments où le rire étouffait le sordide quand Jacques Cypel lui disait, c’était en yiddish bien entendu, « Szlamek, il faut que Unzer Wort tienne le coup avec ses annonces sinon quand tu seras mort, personne ne sera au courant ». En touchant mon père au cœur, il venait de le toucher au portefeuille en même temps. Tous les arguments sont bons, pourquoi s’en priver.
C’est en pensant à ces moments où familles et Communauté doivent unir leurs forces pour qu’un média puisse toujours les rassembler que je me dois d’être présent au Gala de soutien pour Actualité juive en lui espérant un succès sans pareil. Ce gala, puissions-nous le dédier à une famille pour son combat pour la presse communautaire et surtout à Serge qui nous laisse un outil avec lequel nous partageons toute l’année notre vie juive.
Aussi, des moments délicieux comme ceux que je vis chaque année quand je me rends en janvier dans les locaux du journal aux Lilas pour renouveler la liste des cinquante abonnements que la Société mutualiste Amis israélites de France offre à ses sociétaires qui reconnaissent eux-mêmes attendre ce rayon de judaïsme dans leur boîte aux lettres chaque semaine. Ces moments, je veux continuer de les vivre.
Et si chaque association juive offrait des abonnements à ses adhérents lors d’évènements familiaux non pas à la place d’un cadeau mais en présent complémentaire ? Une tradition qu’il nous faudrait ancrer dans la vie associative juive, une idée que Serge Benattar à l’époque trouvait déjà séduisante, je lui avais promis de l’évoquer régulièrement.
Puisse ce Gala de soutien la faire connaître, l’initier, la pérenniser.
Alain Kaminski
Président des Amis israélites de France