Billet : Bien trop jeune
Par Alain Kaminski
Je ne peux pas faire grand-chose pour ces pauvres dames que je connais depuis si longtemps, parfois octogénaires, et qui n’arrivent pas à obtenir un premier rendez-vous pour leur premier vaccin.
Quant à moi, on m’a dit que j‘étais bien trop jeune et donc non éligible. Je dois avouer qu’hormis ma vieille maman âgée de 98 ans, ça faisait quand même longtemps qu’on ne m’avait pas dit que j’étais si jeune.
Je suis désolé Madame Pfeiffer, je suis attristé Madame Tzelnika, je suis navré Madame Schmatnik, vous avez beau porter des noms qui ressemblent étrangement à des noms de vaccins, il n’y a pas assez de doses pour vous. Je sais que vous avez entendu comme moi nos dirigeants tenir des propos rassurants pour vous annoncer qu’ils étaient passés à la vitesse supérieure de la vaccination mais que nenni ! Pas de doses !
Je me suis rendu moi-même chez mon pharmacien lui rappelant que je n’étais pas encore septuagénaire mais presque, que je n’étais pas le dernier perdreau de l’année, ce à quoi il m’a répondu qu’il attendait des instructions depuis dix jours. Je ne manquerai pas de m’y rendre demain dès potron-minet mais je suis un peu las de chercher une solution et de voir qu’en même temps nos ministres ou les langues de bois de leur porte-parolat nous promettent une vaccination massive avec infirmiers libéraux ou même pompiers quand sur le terrain… pas grand-chose.
Le ministre des Solidarités et de la Santé ne pensait pas se retrouver face à une situation d’une telle ampleur quand il décrocha son maroquin, peut-on à tout le moins lui accorder. Mais maintenant il faudrait peut-être assumer, se rendre compte que notre pays a échoué lamentablement face à cette situation. Echec de la fabrication du vaccin, échec de la logistique et donc échec de l’immunité collective promise pour l’été prochain, nous avons assisté à une juxtaposition de l’incompétence et de l’inexpérience et nous aurons bientôt cent mille morts.
Nous vivons une traversée du désert qui rappelle d’une autre manière Pessah, un moment intense de notre vie juive, un moment qui permet aux familles de se retrouver et je pense à celles qui, empêchées par des raisons professionnelles, géographiques ou sanitaires, attendent toute l’année ce moment-là. Cette année, pour la deuxième fois consécutive, Pessah n’aura pas revêtu la forme accoutumée. C’est triste parce que le socle de la famille peut ici ou là se lézarder. Petit réconfort, la renaissance miraculeuse et déjà tant appréciée de notre hebdomadaire Actualité Juive qui nous réchauffe le cœur, sa lecture est un véritable plaisir qui nous accompagnera au-delà des fêtes.
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Je viens de regarder sur Internet via Doctolib ou la plate-forme Maiia
Manifestement il ne semble pas très difficile de trouver des rendez-vous dans Paris ou la région parisienne
Compte-tenu de la difficulté pour certaines personnes âgées de se connecter à Internet ,il serait peut-être judicieux de prendre les rendez-vous pour elles et d’ organiser éventuellement ,comme le font certaines mairies, un système de transport via Uber par exemple pour les aider à accéder à la vaccination
Quant à toi ,Président, je pense que tu peux tout à fait bénéficier du Vaccin Astrazeneca ,car tu dois rentrer dans les critères,et si tu le souhaites ,je peux te trouver un rendez-vous
Amitiés
Jean Pierre Huberman
Oh non cher Jean-Pierre Huberman
Agé de 68 ans et mon épouse de 65 ans, nous ne rentrons pas dans les critères, dixit notre médecin traitant ainsi que tous les pharmaciens de notre commune de l’Ouest parisien. D’ailleurs ni les uns ni les autres ne s’inscrivent dans la stratégie de vaccination et le centre mis en place par la ville affiche un manque de vaccin. La semaine dernière, on pouvait lire sur la devanture ” le centre de vaccination ne prend plus de rendez-vous”.
Je connais tant de voisins, tant d’amis, qui n’arrivent pas à trouver un rendez-vous ou qui en trouvent un mais annulé au dernier moment.
Par ailleurs, le système de transport pour les personnes âgées reste utopique. Si ma mère, âgée de 98 ans qui vit chez elle mais ne sort plus n’avait pas eu ses deux fils pour la transporter, elle ne serait toujours pas vaccinée aujourd’hui.
Dernière minute, Doctolib m’a proposé un vaccin Pfizer à Nogent-sur-Marne….à 40 kms de chez moi.
Amitiés
Alain Kaminski