De qui se moque-t-on ?
Le reportage à charge contre Israël diffusé par France 2 était sans surprise aucune, d’un côté une jeunesse blessée qui reçoit le téléspectateur à la maison, lequel ne se verra jamais proposer une visite guidée chez les victimes israéliennes d’attentats à l’arme blanche, à la voiture bélier, aux jets de pierres etc.L’Ambassade d’Israël a beau publier les chiffres officiels, près de 200 attaques à l’arme blanche, près de 200 bombes artisanales, plus de 1200 grenades Molotov, une centaine d’obus de mortiers tirés depuis la bande de Gaza et 62 personnes innocentes tuées depuis moins de trois ans, des terroristes s’introduisant dans les maisons pour y poignarder des familles entières, tout cela on n’en parle jamais. Ces chiffres et ces faits n’intéressent guère ceux qui, par ailleurs, ne reculent devant rien et mettent ainsi en danger la sécurité des français juifs par la diffusion d’images et d’interviews soigneusement préparés.
On aurait voulu qu’un reporter s’interrogeât sur la présence de gamins de cinq ans jetant des pierres sur des soldats, où de très jeunes ados essayant de franchir la frontière en rêvant de s’introduire dans les villages israéliens pour y faire couler le plus de sang possible, que nenni !
On a préféré nous expliquer que ces si jeunes gamins, des bambins parfois, avaient d’eux-mêmes pris l’initiative d’aller combattre, d’aller rompre des fils barbelés avec des pinces-coupantes plus lourdes qu’eux-mêmes.
Mais de qui se moque-t-on ? La ficelle fut si grosse que le professionnalisme des réalisateurs en fut altéré au possible, l’éthique la plus élémentaire coula à pic et j’imagine que les téléspectateurs n’ont pas été dupes à ce point.
Quant au malheureux cycliste qui se voyait déjà champion olympique, bien triste image certes, mais que diable allait-il faire le long de la frontière au milieu de ces hordes? Etait-ce vraiment là une piste d’entraînement pour un homme qui rêvait d’une brillante carrière ?
Quant à l’audimat, but recherché par les réalisateurs de ce reportage nauséabond, c’est un peu raté avec 9,4% d’audience pour une diffusion en prime time sur une grande chaîne publique, ce qui veut bien dire qu’à force de vérité tronquée et d’interviews orientés, on n’y croit plus, et c’est peut-être une bonne chose que de le constater.
La vraie question que le téléspectateur est en droit de se poser est de savoir si les reporters qui dénichent des soldats israéliens, actifs ou réservistes, plaidant la cause palestinienne peuvent rencontrer des gazaouis plaidant la cause israélienne.
Peut-être, à moins que, haut et court, ces derniers ne soient pendus avant en place publique ou ne disparaissent sans autre forme de procès.
Alain Kaminski
Secrétaire général de la Fédération des Sociétés Juives de France
Initialement publié le lundi 22 octobre 2018