Mais où étiez-vous Monsieur Hulot ?

La démission du gouvernement de Nicolas Hulot était inévitable car il ne pouvait plus se dérober, se mentir à lui-même comme il l’a très sincèrement déclaré, il lui fallut se mettre en adéquation avec ses valeurs personnelles.
Nicolas Hulot, comme le pense une large majorité de Français, est un homme respectable et respecté et ce qu’avancent tous ses adversaires politiques n’est qu’argumentum ad personam.
Si nous n’avons pas de grands défenseurs de la planète, qu’allons-nous laisser à nos enfants, à nos petits-enfants ? J’en frémis déjà.
Mais comme beaucoup d’écologistes, Nicolas Hulot s’est laissé attirer par le chant des sirènes de la politique, faisant de lui un homme dont la parole fut rapidement muselée.
L’écologie reste une doctrine visant à un meilleur équilibre entre l’homme et son environnement et la protection d’icelui, et à ce sujet nous sommes déjà dans l’urgence.
C’est pour cela qu’il eut été plus aisé qu’il restât en dehors des arcanes politiques pour lancer ses alertes.
C’est pour cela qu’une juste remarque pourrait lui être adressée sans toutefois se livrer à une stérile attaque ad hominem.
Il fut ministre d’Etat d’un membre de l’Union européenne et non des moindres avec le statut qui fut le sien et l’influence du personnage très médiatique que l’on lui reconnaît et pourtant…
« En même temps », 3000 hectares de terres variées dont la moitié sur des réserves naturelles sont partis en fumée en Israël ces derniers mois à cause des mouvements de terreur du Hamas. Les cerfs-volants chargés de bombes incendiaires ont anéanti le cratère de Beeri recouvert d’herbes vertes et parsemé d’anémones rouges, l’une des régions les plus pittoresques du Proche-Orient.
De nombreuses espèces sauvages ont été décimées, mortes dans les flammes, et 500 hectares de terres agricoles ont été détruits, avec les conséquences incalculables pour l’écologie de la région.
Voilà l’exemple même d’actes de terreur sans précédent contre la nature et notre ministre d’Etat qui a su être sur bien d’autres chantiers comme la déforestation amazonienne n’a pas sourcillé contre ceux qui mettent le feu aux terres d’Israël.
On ne l’a pas entendu, les arbres d’Israël peuvent sans doute brûler dans l‘indifférence totale de notre vieille Europe.
Pourquoi n’a-t- il pas relancé, à ce moment à tout le moins, ce formidable projet de faire reconnaître le crime international d’écocide à l’égard duquel la Cour pénale internationale pourrait être compétente ?
Où était notre ministre d’Etat pendant que les terroristes du Hamas s’attaquaient à la nature ?
Sans doute réduit au silence au sein du gouvernement, ce qu’il l’excuse peu ou prou.
Quant aux autres pseudo-écologistes qui ont délaissé depuis bien longtemps l’écologie pour la politique, il y a quelques décennies que nous n’attendons plus rien d’eux, drapés de leur antisionisme et pour certains d’une bonne dose d’antisémitisme, c’est dire que leurs décors de vitrine est bien connu de tous.
Espérons cependant qu’avec sa liberté de parole retrouvée, Nicolas Hulot aura ce regard nécessaire sur les événements cités supra et n’hésitons pas avec force et vigueur à interpeller son successeur si le terrorisme poursuit en Israël ses odieux crimes contre la planète.

Alain Kaminski
Secrétaire général de la Fédération des Sociétés Juives de France

Paru dans Actualité Juive le 2 septembre 2018