Portrait : Pierre Flamenbaum (1922-2006)

Par son épouse (Sophie) et leurs enfants (Serge, Gérard et Michel)

Pierre Jacques Flamenbaum est né à Paris le 22 Février 1922 (22/2/22) date palindromique, de parents émigrés d’Europe centrale (Aizik-Beer de Radom et Odes Goldberg de Kobryn). 

Ils ont commencé à bâtir leur vie dans la bonneterie et maroquinerie. Son jeune frère Bernard est né quelques années plus tard. Pierre a fait des études de comptabilité et a travaillé déjà très jeune pour une grande société d‘import-export avec l’Afrique.

Il a réussi à rejoindre le maquis au sein de la résistance

Puis la guerre est arrivée : malgré de nombreuses péripéties et risques encourus, ils ont, non sans mal, réussi à passer la ligne de démarcation et se sont installés à Lyon. Pierre a été fait prisonnier de Août à Septembre 1943, enrôlé pour le STO. Il a réussi à rejoindre le maquis au sein de la résistance et a été reconnu par la suite comme ancien combattant.
Après la guerre, il a dû faire son service militaire dans la cavalerie, il aimait monter sur son cheval nommé « Kiosk ».

Puis parti de rien, il abandonne la comptabilité pour travailler dans la confection.
Il se marie à Paris avec Sophie Kokusch (« Sossellé ») en 1954.

Ils s’installent à Brest pour démarrer une nouvelle vie et tenter de prospérer. La famille s’agrandit avec trois fils : Serge, Gérard et Michel devenus ensuite ingénieur et docteurs en médecine. Avec son épouse qui a pris elle-même une grande part des devoirs et charges dont celles professionnelles, ils ont construit leur avenir pas à pas. 

Transmettre le devoir de mémoire de la Shoah

Il a mené sa vie professionnelle et privée en bravant les difficultés dans le seul but de perpétuer la sécurité pour Sophie, ses enfants et ses petits-enfants « qui représentent toute sa vie » comme il le disait. Il ne s’est jamais détourné de ses objectifs dont l’un était de transmettre le devoir de mémoire de la Shoah. Féru d’histoire, il passait toujours le temps nécessaire pour la raconter. Il était toujours écouté. 

Passionné de musique, violoniste, tout comme son père

Il adorait la cuisine que Sophie lui concoctait, dans la tradition Ashkénaze et tout particulièrement les pâtisseries. Outre son côté gourmand, il était aussi passionné de musique, violoniste, tout comme son père, et à ses temps perdus en jouait, surtout des morceaux d’Europe centrale, Tzigane et Yiddish. Tous les deux ont transmis la passion de la musique à leurs fils.

Avec son épouse, ils n’ont eu de cesse, parallèlement à la bonne marche de leur commerce, d’assurer l’éducation de leurs fils jusqu’aux diplômes. Toujours attaché aux valeurs du Judaïsme, Pierre devient plus tard le Président de la Communauté Israélite de Brest épaulé activement par Sophie. Il a toujours répondu présent à toutes les cérémonies officielles, dont celles annuelles de la rafle du Vel D’hiv, des cérémonies commémoratives des persécutions racistes et antisémites, et aux dates anniversaires des libérations des camps d’extermination.

Racisme et antisémitisme : l’hommage aux Justes

Article du Télégramme publié le 19 juillet 2004

Beaucoup de solennité, hier matin, place Saint-Mathieu lors de la commémoration à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et l’hommage aux « Justes » de France.
« Il faut savoir que chacun de nous ici présent est un rescapé de la Shoah », a rappelé dans son discours M. Pierre Flamenbaum, président de la communauté israélite de Brest, en présence de Bernard Poignant, député européen, Marcelle Ramonet, députée et Alain Gérard, sénateur maire. 

A eux deux ils ont fait preuve d’altruisme pour continuer à développer la communauté israélite de Brest à laquelle ils sont restés toujours très attachés, dans un esprit toujours familial, de ferveur et d’empathie. 

Il laisse à tous, depuis Août 2006 (20 Av 5766), une image permanente de père de famille et d’époux incarnant le sacrifice pour sa famille, ses enfants et petits-enfants, la transmission du devoir, la loyauté, la droiture, l’intégrité, l’honnêteté, la gentillesse et la bonté. Son parcours de vie fut émaillé de difficultés répétées, mais c’était un battant ; malgré cela il consacrait du temps à aider et conseiller ceux qui le sollicitaient. Un état d’esprit tout simplement….

Un mari, un père et grand-père que nous continuons à honorer pour tout ce qu’il a œuvré.

Album de famille
(cliquez pour agrandir les photos)