Les patronymes : Friedman, le patronyme de la paix

Par Alain Kaminski

Nul n’en disconviendra, nos coreligionnaires d’Alsace-Lorraine portent souvent des patronymes que l’on rencontre dans toute la région, chez les juifs comme chez les chrétiens. De consonance germanique, Fried, la paix, donne des Friedman des deux côtés du Rhin comme Weber le tisserand, Kupfer qui travaille le cuivre, Kanner le potier, Kaufman le marchand ou Klotz le billot. Un aller-retour de traduction rappelle que Hirsch est un Cerf parfois orthographié Serf comme Monique Serf dite Barbara. Et on aura des Hirschorn, le bois du cerf et des Einhorn, une corne ou précisément la licorne. Aussi des noms qui pouvaient venir de l’enseigne d’une échoppe comme Rothschild, l’enseigne rouge.
Korn le grain, Weiss, blanc ou Schwartz noir, Klein le petit ou Gross le gros sont portés par de nombreux alsaciens. Mais il est bon de rappeler que si Meyer est présent chez les chrétiens de par sa proximité avec l’allemand Maier, le Meyer juif signifie en hébreu lumineux, qui éclaire, et le prénom Meïr est un classique en Israël. On pensera bien entendu à une grande dame, Golda Meyerson devenue Golda Meïr.
Deux incontournables cependant, Veil qui est l’anagramme de Lévi et Kahn qui est un Cohen.
Lui, et c’est mon clin d’œil, on le retrouve en Alsace mais aussi dans le Bordelais et le Comtat-Venaissin, les trois régions où les familles juives avaient le droit de s’installer sous l’Ancien Régime, c’est Bloch qui nous vient du germanique Wallach qui désignait l’étranger. On pense bien sûr à Eli Wallach, l’un des 7 Mercenaires de John Sturges.