Portrait : Elie Schwebel (1914-2003)
Par son fils Guy Schwebel
Elie Schwebel naquit le 15 mai 1914 à Zolkiew tout proche de Lvov en Pologne,
aujourd’hui Lviv en Ukraine. Il était le fils de Gershon Krauze Schwebel et de Ita Steinbach.
Elie était l’aîné d’une fratrie de huit enfants, Samuel, Oscar, Abraham, Meïr, Blache, Hulia,
Faigé.
La famille, de condition très modeste, vivait à Zolkiew, une banlieue de Lvov, au sein d’une communauté juive forte de 5000 personnes. Dès l’âge de douze ans il dut participer à l’économie de la famille, comme beaucoup de juifs à cette époque, il apprit le métier de la fourrure.
Parallèlement, il milita au sein du mouvement de jeunesse Hachomer Hatsaïr où il sera très actif. Il intégra un « garin » littéralement « noyau » de jeunes sionistes se destinant à émigrer en Palestine mandataire.
(Elie Schwebel, 1937)
Mais la famille était très pauvre et en 1937, afin de participer d’une manière significative aux besoins de sa famille, il prit la direction de Paris. Mais il sera précipitamment de retour à Zolkiew juste avant la guerre, sa mère étant très souffrante.
Puis il se retrouve enrôlé de force dans l’armée rouge où il subissait un antisémitisme violent qui le conduira avec d’autres camarades juifs à déserter. Il survit dans les bois entre les armées allemandes et russes au contact de partisans polonais.
Il retrouve son frère Oscar dans les camps de réfugiés en Allemagne, Elie et Oscar seront les seuls rescapés parmi les dix membres de la famille.
A Zolkiew, seuls soixante-dix membres de la communauté juive survivront à la Shoah.
Elie Schwebel revient à Paris et rencontre une jolie femme, Rose Wachtel, fille de Joseph et Marie Turschwell.
Il l’épouse le 4 septembre 1947. Leur fille Myriam Ida naît le 29 juin 1949 mais un drame survient, la famille subit une intoxication au monoxyde de carbone, Myriam Ida meurt le 8 mars 1950.
Naissance de Guy le 22 décembre 1950, la vie reprend, Elie est naturalisé le 11 juillet 1952.
Après avoir résidé brièvement dans le Xième arrondissement, la famille s’installe rue de Paradis dans le Xème, le quartier des fourreurs, Elie exercera le métier de fourreur toute sa vie durant.
(Elie Schwebel et son épouse Rose lors de leur mariage à Paris 11e, 1947)
Il participera activement à la vie de la communauté juive en tant que membre très actif au sein de la Société des Galiciens dont il occupera la fonction de président du Comité des Fêtes, ainsi que celle de trésorier. Son attachement à Israël reste indéfectible, il collecte des fonds pour le KKL puis pour l’Institut Weizmann qui lui décernera un diplôme de reconnaissance. Il se rend en Israël pour la première fois en 1957 témoignant ainsi de son attachement. Il retrouve par ailleurs des membres de sa famille qui avaient émigré avant la guerre.
Elie fut aussi un des acteurs-clé d’un lieu mythique du quartier, rue du Faubourg
Poissonnière, cet endroit qui a marqué l’histoire d’après-guerre de la communauté des juifs de Galicie qu’on appelait les « galitzianer », le Café des Fourreurs.
Il ne quittera plus la rue de Paradis jusqu’à son dernier souffle, le 17 mars 2003.
(Elie Schwebel, actif au sein de la société des Galiciens)
Album de famille
(Cliquez sur les photos pour agrandir)
Magnifique famille.