Le billet : Quand la France chavire

Par Alain Kaminski

On croyait l’antisémitisme disparu mais il n’était qu’en état d’hibernation. Il ressuscite et
change de camp, de forme… et de fournisseur.
Issu des plus lointains textes de la chrétienté, accaparé par les courants intégristes de
l’Eglise puis par l’extrême droite dont ce n’est plus la priorité mais qui garde sans doute
quelques modèles douteux en arrière-boutique, l’antisémitisme est désormais la vitrine de
l’extrême gauche avec pour décor la haine d’Israël, l’apologie du terrorisme et la participation
active à une guerre de civilisations déclenchée par un islamo gauchisme décomplexé et
malheureusement toléré.
Celui-ci sert des intérêts particuliers, propose des mandats parlementaires voire
alimentaires.
En France, désormais, la promesse de jours meilleurs vous impose d’être antisémite et
nombreux sont celles et ceux qui n’hésitent pas à franchir le pas, le doigt sur la couture du
pantalon, insoumis à la France mais soumis à un conquistador à la dérive qui n’a que pour
ambition de conchier la vie politique de son pays. Pour ce faire, les candidats pavoisent,
descendent dans la rue, forcent les étudiants à bloquer les universités, les syndicats à
cracher leur haine d’Israël en faisant litière de ce pourquoi ils existent, la défense des
travailleurs.
Cracher sa haine des juifs, cela semble faire du bien pour les uns, cela permet d’exister pour
d’autres avec le support des médias qui font de ce venin des gorges chaudes avec pour
mission de faire du show, de donner du lustre aux démonstrations de désordre jusqu’à les
légitimer comme c’est déjà le cas dans les écoles de journalisme.
Ces images de haine, les médias en ont toujours dans leur cambuse car tout cela passe bien
mieux en boucle que les rayons du soleil ou le chant des oiseaux.
Victor Hugo écrivait déjà en son temps que « l’insurrection était parfois une résurrection »,
mais c’est fois-ci on assiste au XXIème siècle à la résurrection de l’antisémitisme.
Espérons toutefois que notre France, celle des Lumières, ne sombre pas à nouveau dans les ténèbres d’un rite ancien et malheureusement accepté, celui de la haine des juifs. Essayons d’être optimistes et souhaitons que ces béjaunes propalestiniens à la petite semaine seront scotchés devant leurs écrans pour les jeux olympiques, qu’ils nous oublieront un peu pendant que le peuple juif, lui, n’oublie pas ces malheureux otages, prisonniers des terroristes et livrés à « l’indifférence internationale ».