Patronymes : Improbables mais incontournables

Par Alain Kaminski

Il y a des patronymes ashkénazes peu fréquents aux consonnances germaniques qui valent quand même le détour. Mon ami Chlomo Balsam, fils de Aron Jacob Balsam, co-fondateur de l’Amicale des Galiciens en France, me rappelle que ce nom est lié au métier de guérisseur avec des produits balsamiques, il est donc l’arbre à myrrhe ou le balsamier. Sophie Kokush est difficilement localisable, sans doute un dérivé de kirsch, la cerise. Jacques Szajnkessel me confirme qu’il est Szajn, joli, et Kessel la bouilloire. Certains brasseurs se voyaient affublés du nom de Wacjmus, littéralement la mousse blanche. Un proche de mon ami Marc Klotz, le billot, s’appelait Langzam, tout doucement en yiddish. Jacques Gonik me rappelle que son nom est un dérivé de Koenig, le roi.
Mais Herzog, le duc en allemand, devait être porté par des gens au service d’un duc, il est très courant chez les alsaciens-lorrains, c’était aussi le nom d’Itzhak Halevy Herzog, jadis grand rabbin d’Irlande dont le fils Chaïm Herzog fut président de l’Etat d’Israël et dont le petit-fils Isaac Herzog est l’actuel président de l’Etat hébreu. Jean Klahr, clair en allemand, m’explique qu’il voit souvent le h précéder le a ou se positionner derrière et cela fait des générations que ça dure.
J’ai bien connu Salomon Netzler, netz’n signifie tirer profit, mais mon clin d’œil ira pour son petit-fils GuyBerenfus. Berenfus vient de ber, l’ours, et fus ou fuss le pied en yiddish. Ce patronyme fut attribué à un homme qui avait, comme les ours, les pieds plats. Après confirmation dudit Guy Berenfus, effectivement de génération en génération, ils ont tous les pieds plats… et il en témoigne !