Billet : Une école à l’image du pays
Par Alain Kaminski
Mais quelle époque vivons-nous ? Qui aurait imaginé un jour que nos enfants, nos petits-enfants, ne seraient plus en sécurité en milieu scolaire ? Nous étions si tranquilles autrefois sachant nos enfants sages comme des images à l’école. A tel point qu’à la moindre inattention de notre progéniture en classe, au moindre comportement inapproprié, nous étions convoqués par le professeur principal qui nous demandait d’être vigilants, et l’on s’accordait pour mener à bien notre mission éducative de parents comme notre interlocuteur s’engageait pour mener à bien sa mission instructive d’enseignant. Au risque de passer pour un ringard, j’assume parfaitement pour rappeler que c’était une autre époque. Celle-ci a commencé à changer il y a une vingtaine d’années par l’indifférence d’un corps enseignant davantage préoccupé par un militantisme syndical et par une hiérarchie davantage préoccupée par le carriérisme.
Je me souviens il y a 25 ans, j’étais membre du conseil d’Administration du lycée Bergson à Paris, dans le XIXème arrondissement, représentant une association de parents d’élèves.
Suite à des attroupements de jeunes non scolarisés aux abords de l’établissement tous les matins, j’avais demandé l’installation de caméras de surveillance. Le proviseur me répondit qu’il était à quinze mois de la retraite et que l’instruction de ce dossier n’était pas une priorité pour lui. J’avais également demandé la suppression des distributeurs de boissons et confiseries à l’intérieur de l’établissement car ces machines étaient régulièrement détériorées, des effractions hebdomadaires pour « voler la caisse ». On m’avait répondu que les syndicats de professeurs étaient hostiles à ces suppressions de distributeurs car leur approvisionnement était créateur d’emplois. Puis la situation s’est dégradée au fil des années, les élèves perturbateurs n’étaient plus sanctionnés, les exclusions n’étaient plus prononcées parce que « pas de vagues qui nuiraient à l’image de marque de l’établissement ».
Notre école est désormais souffrante, nos collèges sont malades si bien qu’un phénomène nouveau s’est installé, la violence envers les autres élèves, envers les professeurs et le personnel accompagnant du milieu scolaire.
Les récents évènements sont une horreur, on tue des adolescents, on tue des enseignants, on introduit des armes blanches dans les établissements scolaires.
Le constat de cette situation est glaçant car on prend acte que nos politiques n’ont rien fait depuis des décennies, n’ont rien vu, ils sont restés hors sol sous les ors de la République.
Quand un chef de gouvernement qui de surcroît fut ministre de l’Education nationale propose l’interdiction de la vente de couteaux aux mineurs, il ne se demande même pas si la caisse automatique d’un supermarché va demander l’âge de l’acheteur au moment de payer. Sans doute n’a-t-il jamais vu une caisse automatique d’un supermarché ou même tout simplement un supermarché. Mais se rendent-ils compte tous ces politiciens que notre société vit un ensauvagement, ne craignons pas l’usage du terme, et que l’impunité protectrice de cette délinquance est désormais avérée voire supportée par une justice politisée.
Pendant qu’une formation politique d’extrême-droite ne rêve que du pouvoir et qu’une autre d’extrême-gauche le guigne à la faveur d’une idylle avec l’islamisme, nos enfants sont en danger, l’éducation nationale part à la dérive, et le métier d’enseignant n’est plus une vocation.
Pendant que notre président gesticule au milieu d’un sommet international pour sauver les océans, sommet qui par ailleurs coûte 50 millions d’euros aux contribuables et qui ne débouchera comme d’habitude sur rien, c’est un océan de violence qui se déchaîne dans notre pays avec tous les ingrédients, xénophobie, antisémitisme, haine d’Israël relayée par les médias, j’en passe et des meilleures. La qualité première d’un homme politique est de rassembler ce qui est épars comme l’a voulu le Gal de Gaulle à la Libération.
Mais la France d’aujourd’hui n’a pas encore trouvé le talent providentiel de demain, me semble-t-il, et tout porte à croire que les futurs dirigeants de demain seront les incompétents d’hier et d’aujourd’hui.
C’est à nous, électeurs, d’être vigilants si l’on veut entendre à nouveau ce que disaient nos aïeux… qu’il est bon de vivre en France.
Tout à fait d’accord avec ton analyse
Amitiés
Mais non chér Alain tu n.es pas ringard comme tu le dis, mais extrêmement lucide face à la situation très préoccupante de l éducation de nos enfants et petis enfants. Espérons que l avenir soit moins sombre que ce que l on pense et que les nouvelles générations ne soient pas trop impactées p1r ce courant éducatif assez destructeur
Merci Alain pour cette si juste réflexion, malheureusement si réaliste.
Je me permets de l’échange pour insister sur le contrôle des réseaux sociaux et jeux vidéo qui sont un réel fléau pour notre jeunesse.
Et comme toi je suis pressée d’entendre à nouveau qu’il est bon de vivre ici.