Musique : Elton John The Melody Man
Par Dany Sebon
Je me suis très souvent érigé, non comme influenceur bien entendu, mais comme passeur de musique, je le revendique et ce durant toute ma vie de mélomane assidu et passionné.
Et en ce sens, et pour vous qui me faîtes l’honneur de me lire mois après mois, je tenais à vous parler aujourd’hui du fabuleux mélodiste qu’est Reginald Kenneth Dwight plus connu sous le nom d’Elton John.
S’il se trouve bien un musicien qui a repris et perpétué l’héritage musical de Lennon et Mc Cartney, c’est bien évidement le nom d’Elton John qui vient en premier à l’esprit.
Et qui plus est, il a commencé sa carrière au début soixante-dix, quasiment à la même époque où les Beatles ont arrêté la leur.
Il est évident que je ne vais pas refaire ici l’historique et revenir sur l’immense et magistrale carrière du chanteur, mais je voulais m’arrêter et vous donner mon ressenti sur l’aspect mélodique voire symphonique de son œuvre.
Toute la sensibilité et la profondeur musicale que le musicien a pu dégager au cours de ces années se retrouvent pour moi à l’intérieur de ces trois albums principalement, sans oublier évidement les chansons issues d’autres albums d’Elton qui seront dans cette mouvance.
Son talent de chanteur Pop fut indéniable, mais il est bon de préciser que le musicien n’avait aucun don pour écrire les paroles de ses chansons et c’est grâce à un membre de sa première maison de disques qui lui a remis des textes d’un parolier totalement inconnu, qu’il fit la connaissance de Bernie Taupin.
L’extrême talent de composition musicale d’Elton John fut magnifié par l’association de ce poète auteur, et leur binôme sera présent sur la quasi-totalité de la discographie d’Elton John,
Taupin fut l’alter égo du musicien, ils créèrent ensemble certaines des plus belles pages de la Pop musique. Ils battirent tous deux un édifice artistique de tout premier ordre, et c’est à mon sens le sommet de cet édifice qui me procure la joie de l’encenser dans ces lignes.
Sans faire abstraction de l’œuvre globale d’Elton John, je distinguerai donc un triptyque de trois albums fondamentaux qui représentent le summum de la création des deux artistes.
Je mettrai en valeur l’aspect profondément sensible des compositions issues de ces trois disques.
Ce choix est bien sûr subjectif et n’engage que moi, mais si l’on doit extraire les chansons les plus mélodiques et souvent les plus symphoniques d’Elton John, il faut absolument écouter les albums studio, Captain Fantastic, Goodbye Yellow Brickroad et son chef d’œuvre absolu Blue Moves.
Ces trois disques furent représentatifs d’une période bénie des dieux durant laquelle l’inspiration fut au rendez-vous permettant au duo de donner naissance à des joyaux de la musique moderne.
C’est donc sur l’album Captain Fantastic paru en 1975 et surtout sur Blue Moves, celui qui suivit en 1976 qu’Elton John marqua une rupture avec des compositions plus légères, en proposant à son public des morceaux bien plus puissants et élaborés, portés par de grandes harmonies classicisantes.
J’en veux pour preuve le morceau d’ouverture de l’album Goodbye Yelow Brickroad, Funeral For A Friend qui à lui seul mérite l’achat du disque.
On ne peut pas passer à côté des deux titres essentiels gravés sur l’album Blue Moves, Tonight, certainement sa plus belle composition, et Sorry Seems To Be The Hardest Word, sa plus poignante
On sentait bien que le musicien avait une grande formation classique qu’il devait mettre à contribution lors du magnifique album live in Australia paru en 1987, (absolument indispensable pour apprécier son œuvre), sur lequel il donnait une dimension orchestrale de toute beauté.
Les chansons que nous connaissions déjà prenaient une ampleur et un envol extraordinaire, et l’orchestre symphonique The Melbourne Symphony Orchestra donnait parfaitement le change à un Elton John en pleine forme, coiffé de perruques et habillé en tenue d’époque.
Vous l’aurez sans doute remarqué en lisant les lignes précédentes, j’ai une certaine admiration pour ce chanteur que je classe avant tout comme un musicien dans toute l’acceptation de terme.
Pour l’avoir vu sur scène, je confirme qu’Elton John accordait souvent à son public des concerts «fleuve» auxquels il offrait toutes ses capacités de showman, certes souvent agrémentées de strass et de paillettes, mais lorsqu’ Elton se mettait au piano, on oubliait un look souvent kitch pour apprécier le pianiste de tout premier ordre et le compositeur de génie qu’il a été toute sa vie.


