Et il continue, encore et encore

Dans les colonnes de Libération du 17 décembre 2019, Jean-Luc Mélenchon persiste et signe. Sans vergogne, il s’en prend à nouveau au président du CRIF Francis Kalifat en le traitant de manipulateur.
De qui se moque-t-on ? Qui est le manipulateur ? Mélenchon s’évertue à chercher une paille dans l’œil de son voisin sans voir la poutre qui est dans le sien et cette référence aux Evangiles dont je ne suis certes guère coutumier m’autorise à penser qu’en matière de manipulation le leader de la France insoumise mérite le titre de meilleur ouvrier de France.
Manipulateur étoilé, il n’hésite plus à alimenter son fond de commerce électoral sur la haine d’Israël, sur une théorie du complot et sur une existence de milices du CRIF qui seraient chargées d’exfiltrer des personnes indésirables lors de certaines manifestations comme celle à la mémoire de Mireille Knoll.
Francis Kalifat aurait au cours de cette manifestation « lâché sa milice » sur les élus de la France insoumise, s’insurge-t-il, dans ces mêmes colonnes.
Dans la dialectique de nos jeunes d’aujourd’hui, on appelle cela du grand n’importe quoi.
Jean-Luc Mélenchon, réputé lettré, en a même perdu son latin pour user du mot milice. Une honte, un irrespect total pour nos coreligionnaires, âgés aujourd’hui, qui ont vraiment connu des milices lesquelles les ont vraiment exfiltrés non pas d’une manifestation mais du monde des humains.
Cracher son venin sur le CRIF en le qualifiant de secte ne lui suffisait plus, il lui fallait désormais l’attaque ad hominem.
Mais en constatant le naufrage intellectuel du député des Bouches-du-Rhône, Francis Kalifat a clairement démontré que l’idéologie doriotiste avait droit de citer au sein de la France insoumise, cette formation politique qui, dans un autre registre, reste la seule à ne pas s’être offusquée à l’annonce de la « clôture judiciaire » du meurtre de Sarah Halimi.
Dans ces mêmes colonnes, l’élu ose dire que tout le monde sait qu’il a de nombreuses raisons de ne pas être antisémite. C’est qui tout le monde ? Et de s’en justifier pose déjà problème et puis, après tout, qu’il nous les liste toutes ces raisons et on jugera sur pièces.
En attendant, tout cela me rappelle ce juste « point de vue » que me livra Roger Cukierman lors d’un dîner annuel du CRIF et que je prenais pour une galéjade : Un antisémite c’est quelqu’un qui n’aime pas les juifs, plus que nécessaire.
Cette vérité semble plus que jamais d’actualité.

Alain Kaminski
Rueil-Malmaison