Patronymes : En Pologne, ils portaient parfois les mêmes noms
Par Alain Kaminski
Les juifs polonais ont souvent porté les mêmes patronymes que les chrétiens.
J’ai bien connu à Paris des Cybulski, cebula un oignon en polonais, Groch ou Goroch, un pois, ou Kwiatkowski, de la ville de Kwiatkow ou kwiat, une fleur et Orzechowski, orzech une noix.
Mais on retrouvera souvent les Kowalski, le forgeron. Très juif cependant, Rodach de rod, le clan familial avec beaucoup de Ruda.
Si vous aimez le panais, cette sorte de pomme de terre du pauvre d’où l’expression être dans la panade, vous l’aurez en polonais avec un juif, prix Nobel de littérature, Boris Pasternak que vous connaissez grâce au Dr Jivago. D’autres juifs, les Sadkowki de Sadkowice ou encore Sosnowski de Sosnowiec. Szczygiel, le chardonneret, ce petit oiseau chanteur nous fait penser à Jean-François Zygel, homme de musique à la télévision. Craz en polonais signifie insensé et a donné Kraczyki que nous connaissions grâce à un juif natif de Varsovie, Henri Krasucki, ancien secrétaire général de la CGT. Et vous connaissez tous René Goscinny, en polonais un invité, le père d’Astérix dont les parents étaient des immigrés juifs polonais. Mon clin d’œil ira à ce cher Makowski, fondateur des colonies de vacances du Foyer ouvrier juif, à Verberie et aux Andelys. Mako comme on l’appelait vient de Mak, la graine de pavot et le Makowiec est le gâteau au pavot de nos grands-mères.
Mais le violon n’est jamais absent et le violoniste, sur le toit ou ailleurs, quand il n’est pas Fidler en yiddish est en polonais un Skrzypczak. Pas compliqué quand même.
Paru dans Actualité Juive n°1615 du 14/10/2021