Cinéma : Rétrospective subjective des films de 2021
Par Sabine Strul
Vous rappelez-vous qu’en 2021, ce n’est qu’à partir du 19 mai que les salles de cinéma ont été rouvertes ?
Mais quel festival de bons films français avons-nous pu voir, depuis cette date !
Le premier film bouleversant et inoubliable que j’ai vu, c’est The Father (de F. Zeller) avec Anthony Hopkins, si impérial et si vulnérable.
Le mois suivant, comment ne pas apprécier l’autodérision et l’humour du film Le discours (de L. Tirard – adapté du livre éponyme de F. Caro) avec Benjamin Lavernhe, drôlissime… puis trembler pour Alex Lutz, ex joueur de tennis prometteur qui se prépare à son dernier tournoi, dans 5ème set (de Q.Raynaud)… avant de suivre Vincent Macaigne dans sa tournée infernale de Médecin de nuit (de E. Wagerman).
En juillet, place aux primés de Cannes, avec la comédie musicale Annette (de L. Carax), magnifiée par sa mise en scène et la musique des Sparks… et le choc Titane (de J. Ducournau), puissant et dérangeant film de genre avec Vincent Lindon, très inspiré… pour finir l’été avec Bac Nord (de C. Jimenez), film “coup de poing” ; une histoire vraie et intense où l’on suit une brigade anti-criminalité, (Gilles Lellouche, François Civil et Karim Leklou) à Marseille.
A la rentrée, j’ai été touchée par Cette musique ne joue pour personne (de S. Benchetrit), une comédie burlesque, loufoque et poétique… avant de découvrir La boîte noire (de Y. Gozlan), très bon thriller sophistiqué dans le milieu de l’aviation, avec le toujours impeccable Pierre Niney.
A l’automne, on ne peut pas oublier la belle mise en scène de Eiffel (de M. Bourboulon) et Romain Duris, qui joue le génie créateur… avant de plonger dans les Illusions perdues (de X. Giannoli), adaptation réussie et spectaculaire du livre de Balzac.
Je me souviens aussi du superbe noir et blanc des Olympiades (de B. Blier) où, dans le 13ème arrondissement de Paris, des jeunes se cherchent… ainsi que la performance incroyable et lumineuse de et avec Valérie Lemercier dans Aline.
Enfin, en décembre, deux films de tension et de réflexion… Le premier : Les choses humaines (de Y. Attal – adapté du livre de K. Tuil) avec Pierre Arditi, Charlotte Gainsbourg, Mathieu Kassovitz… sur le consentement. La vérité est-elle unique ?
Le deuxième, Tromperie (d’A. Desplechin) avec Denis Podalydès et la troublante Léa Seydoux, si vous êtes sensible à l’écriture et aux thématiques (la judéité, le désir, les mots, la mort…) de Philip Roth…
Une mention spéciale aussi à trois films iraniens, poignants, qui m’ont beaucoup émue et qui évoquent la corruption, la peine de mort et la responsabilité individuelle.
Il s’agit de La loi de Téhéran (de S. Roustayi) ; Le diable n’existe pas (de M. Rasoulof) et Un héros (d’Asghar Farhadi).
Enfin… un grand coup de chapeau à Steven Spielberg, qui nous offre un West Side Story réorchestré, actualisé, moderne et flamboyant ; bref, un spectacle somptueux !
Deux acteurs populaires nous ont quittés cette année : Jean Pierre Bacri et Jean Paul Belmondo… Qu’on n’oubliera pas !
Si la plupart des films cités ne passent plus en salles, vous pouvez les retrouver en DVD ou VOD.