Patronymes : Plus petits ou plus grands ?

Par Alain Kaminski

Les diminutifs ne sont pas une légende pour les noms juifs. Il y en a pour tous les goûts.
Vous connaissez bien entendu les Hirsch qui signifie le cerf, vous connaîtrez Herchel ou Hirschel ou Herzel et même Théodore Herzl qui signifie le petit cerf. Bien sûr ils ne sont pas tous petits, ils ont leur Herschman, Hershon, Hershke qui sont leurs dérivés. Leurs cousins – en français- dans la région de Metz, Nancy et Lunéville sont parfois des Serf ou des Lecerf.
Autre diminutif bien connu, celui d’Alexandre qui s’est transformé en Sandel, Sender, Sandler ou Zander. Mais ne diminuons pas tout et n’oublions pas que nous connaissons aussi la forme augmentative, celle qui dirait « Allez, on en rajoute ». Plus au Sud, si sa’ad signifie en arabe le bonheur, la chance, qu’à cela ne tienne, nous avons même le grand bonheur avec Sadoun ou Saadoun ou Sadon et même le fils avec Bensadoun. Hay est le vivant mais Hayoun ou Ayoun, avec son suffixe ûn de la forme augmentative sera le bien vivant et haqq rappelant la justice donnera avec son ûn Haccoun le très juste.
J’avais déjà évoqué les Lascar de Tlemcen, les blonds ou roux, mais si on y ajoute toujours le même ûn, on aura les très blonds ou les très roux avec les Choukroun, les Chekroun ou les Chocroun et les Chocron.
La forme augmentative peut nous réserver aussi des surprises car l’arabe saghir, petit, nous propose avec son suffixe ûn des Saghroun, des Zaghroun et des Zakroun donc des tout petits. 
Mon clin d’œil ira à mon ami Guy Schwebel avec son suffixe yiddish, a schweibélè, c’est une petite allumette.