Les patronymes : Au nom du père mais aussi de la mère

Par Alain Kaminski

J’ai toujours eu une affection particulière pour ces associations d’originaires créées il y a plus d’un siècle, un modèle de solidarité parsemé d’une certaine saveur yiddish, saupoudré d’un mot polonais par ci, hébreu par-là, russe plus rarement. Dans cette Europe de l’Est mais encore plus à l’Est, de la Crimée aux rives de la Baltique, l’Amicale russe, Odessa ou encore les Enfants lituaniens, ils nous ont offert des patronymes riches en découvertes. Souvent d’inspiration matronymique, les Rivkin de Rebecca, Rachlin de Rachel, Dvorkin de Deborah ou Malkin de Malka nous enchantent.
Les Cohen sont toujours très présents sous la forme de Kagan ou Kogan ou Kaganovitch et Kanovitch avec le suffixe vitch qui désigne le fils, les russes ayant remplacé le H par un G, Khananachvili avec chvili le fils chez les géorgiens de Tbilissi, les Levy avec les Levitan, Levine ou Lewinsky et aux confins de l’Asie centrale en Ouzbekistan on rencontre des Gavrilov, le fils de Gabriel, Pinkassof le fils de Pinchas et surtout Nissimov celui de Nissim. Bien entendu les Abramovitch, Rabinovitch, Salomonovitch ou Davidovitch sont très courants et ont traversé les frontières de tous les pays d’Europe de l’Est.
Mon clin d’œil ira bien entendu à mon ami Henri Melnik, littéralement le meunier, qui se prénomme officiellement Gena, diminutif d’Evgueni qui nous rappelle en français Eugène, mais il est Henri en usage intensif. Natif lui-même de Stavropol en Russie -mais au bout du monde quand même- son père était né à Vilnius, la polonaise, la russe, la lituanienne, et moi, d’origine polonaise, Henri je l’appelle Heniek, c’est bien plus sympa !