Tel Clovis sur son pavois

L’extrême gauche française a organisé sa « marée populaire » à travers toute la France le 26 mai dernier. Une fois encore, elle a revendiqué un nombre de participants bien plus élevé que la réalité le démontrait mais c’est de bonne guerre.

Les images furent celles dont nous sommes déjà habitués à savoir les drapeaux des organisations syndicales flottant devant des drapeaux palestiniens. L’extrême gauche doit ainsi sa force de mobilisation par le recrutement d’autres forces qui se désintéressent totalement du statut des cheminots ou des infirmières mais qui sont là pour contaminer le gros du cortège de leur venin antisémite.

La question est de comprendre le système organisationnel de ces manifestations, quand et comment les dirigeants politiques d’extrême gauche décident de gonfler leurs rangs avec des personnes éructant leur haine d’Israël, très souvent à visage dissimulé.

Pouvons-nous ainsi éviter d’acter une relation fusionnelle entre l’extrême gauche et l’antisémitisme de nos jours en France ? La réponse est indubitablement non.

La France insoumise se sustente d’antisémitisme à des fins électoralistes, elle sait qu’elle présentera des candidats l’an prochain aux élections européennes et la haine d’Israël figurera sans doute dans son programme.

Les militants de la France insoumise ne manqueront pas d’observer chaque fait et gestes des dirigeants israéliens ainsi, des slogans appelant à la haine du peuple juif qu’ils consomment aujourd’hui avec excès, demain ils en feront bombance.

Jean-Luc Mélenchon a donc une lourde responsabilité quand il mesure son équation personnelle de popularité à la faveur de manifestations véhiculant la haine.

Hautement installé sur les estrades, tel Clovis sur son pavois, il n’est pas à cela près.

Mais l’homme cultivé qu’il demeure devrait savoir que les pogroms d’avant-guerre avaient eu pour facteurs déclenchants harangues et philippiques.

Il nous appartient désormais d’expliquer à nos coreligionnaires qui auraient toujours une pensée bienveillante pour l’extrême gauche, par conviction ou par tradition familiale, que celle-ci n’a plus rien à voir avec celle d’antan qui défendait une cause sans mélange des genres, avec de vrais militants, force est de le reconnaître au-delà de toute considération politique.

Aujourd’hui, cette extrême gauche et même une certaine gauche extrême, entretient habilement de mauvaises fréquentations et ses dirigeants, élus de la nation, sont passés maîtres dans l’art de manipuler les foules, prenant surtout bien soin d’assurer l’avenir de leurs prébendes et de leurs sinécures.

Aussi, il ne s’agit pas de prendre ces meneurs de troupes pour des histrions de l’expression démocratique, ce sont des citoyens menaçant la paix civile et dont la perniciosité est un danger pour la communauté juive de France, sa sécurité et son avenir.

Alain Kaminski