Les patronymes : Ils se sont mis au vert
Par Alain Kaminski
La couleur verte est sur la première marche du podium des noms ashkénazes comportant une couleur, plutôt que toute autre, acceptant bien entendu que le noir ou schwartz, le rouge ou roth, le blanc ou weiss restent très fréquents mais moins que le brun ou braun, le bleu ou blau et le jaune ou gelb.
Mais le vert est partout sous les formes Gryn, Grin ou Grun voire Grün plus germanique.
On trouvera des Grynberg, la montagne verte, des Grynbaum ou même Grunbaum et parfois Grunenbaum l’arbre vert, des Grynfeld ou Grinfeld le champ vert, des Grynstein ou Grynsztajn la pierre verte, des Grunwald ou Grunenwald la forêt verte, ou des Grünblatt la feuille verte, patronyme que le cinéaste Pierre Grimblat avait francisé.
Quelques Grynman, l’homme vert ou Grynhorn, la corne verte sont moins fréquents.
On ne manquera pas les Grynszpan, vert-de-gris, les Grunland, le pays vert, les Grynszajn ou Grinszejn, le joli vert, les Gryngold, l’or vert, les Grynfass le tonneau vert ou les Grynfogel ou Grinvogel, l’oiseau vert.
Le vert n’est parfois que sa couleur comme les Grynfarb, la couleur verte.
Les confectionneurs avaient autrefois pour habitude de nommer un article qui se vendait mal par cette couleur verte, peu fréquente dans les vêtements, ils disaient du produit qu’il était un « vert sézetz » littéralement un vert qui reste assis.
Le vert qui avait émigré en Israël dans les années 30 changeait parfois de nom, il s’hébraïsait si bien que l’on trouve beaucoup de Yarok ou Yarik qui signifie vert en hébreu.
Ma pensée ira cette semaine pour le plus célèbre, le fondateur de l’Etat d’Israël, un certain David Grün qui devint David Ben Gourion.
Paru dans Actualité Juive