Les patronymes : Les ressemblances

Par Alain Kaminski

Ils se ressemblent phonétiquement mais l’un n’a rien à voir avec l’autre.
Qui n’a pas connu un Spiro, un Schapiro ou Schapira, Spire voire Spayer et même Sapayer. Certes, les Schapiro sont plus nombreux dans les pays anglo-saxons mais ce patronyme a tout simplement pour origine la ville de Speyer, le nom allemand de la ville de Spire en Rhénanie-Palatinat où une communauté juive était installée dès le XIème siècle. Certains venaient de Pologne d’où des Szpajer ou Szper, les Polonais aiment bien glisser des z un peu partout.
L’autre patronyme qui n’a rien à voir est séfarade, il s’agit de Sbiro. Souvent Sbero ou Sberro, de l’arabe zabbâr, il signifie le tailleur de vigne ou celui qui élaguait les arbres. On le retrouve parfois en Sbirou au Maroc, Sbero en Tunisie, et un peu partout en Afrique du Nord mais il a lui aussi ses dérivés avec, Zber et Zbirou, aussi  Zabarro ou Zabarra. On pense qu’en Israël beaucoup de Shapiro sont devenus des Sapir et beaucoup de Sbiro sont devenus des Shavir à l’époque où de nombreux patronymes se sont hébraïsés en vue d’une meilleure intégration.
Mais pour bien se remémorer ces patronymes, on pensera à l’homme de presse bien connu Antoine Spire, président du Pen-Club de France, que j’ai rencontré récemment. En revanche, pour les Sbiro, l’époque est plus lointaine mais n’oublions surtout pas Moché Zabarro, rabbin originaire du Maroc, car il est l’auteur du mélkhèt basofer, la profession de scribe, qui est un traité sur les règles d’écriture des tefilines, des mezouzot et des rouleaux de la Torah.
Et c’était au XVème siècle, s’il vous plaît, Moché Zabarro était alors copiste à Fès.